La déclaration. Laurence Parisot se retrouve là où ne l'attendait pas forcément. En signant une tribune, lundi dans Les Echos, elle défend le régime spécial d'assurance chômage des intermittents du spectacle. Et contredit par la même occasion l'organisation qu'elle présidait jusqu'en 2013, le Medef, qui souhaite supprimer ce régime spécial.
A trois jours d'une nouvelle séance de négociations entre patronat et syndicats sur l'assurance chômage, la vice-présidente de l'Ifop récuse l'idée qu'il "serait équitable et juste" de supprimer le régime -déficitaire- des intermittents, au nom de l'équilibre financier de l'Unédic. Dès lors, le Medef estime que ce serait à l'Etat d'assumer le "surcoût du traitement plus favorable" réservé aux intermittents.
Pourquoi une telle prise de position ? Si Laurence Parisot s'oppose à un tel scénario, c'est parce qu'elle redoute que cette suppression aboutisse à transférer la charge de ce régime sur les comptes de l'Etat. Pour elle, transférer le dossier des intermittents à l'Etat reviendrait à transformer la culture en "culture d'Etat et à fonctionnariser les artistes".
"La question des intermittents est loin d'être un simple problème comptable, elle renvoie au statut de la culture dans notre pays", poursuit l'ex-présidente du Medef, rappelant que "le rayonnement et l'attractivité de notre pays dépendent certes de sa politique économique et budgétaire (...) mais aussi de sa production culturelle". Et Laurence Parisot de pointer un autre aspect du dossier des intermittents, qu'elle juge bien plus prioritaire : "impérativement lutter contre" les "nombreux abus" dont fait l'objet ce régime.
CE QUE VEUT LE MEDEF - Assurance-chômage : le patronat prône une "réforme en profondeur"
REPONSE - Les intermittents du spectacle prêts à "des ripostes"
RÉPLIQUE - Un intermittent propose de supprimer le Medef
DEBAT - La culture coûte-t-elle trop cher?