Et si le sauveur de l’Italie se nommait Mario Monti ? C’est en tout cas l’intuition des marchés financiers. Ces derniers le considèrent en effet depuis des semaines comme le meilleur candidat susceptible de diriger un gouvernement d'unité nationale et de mettre en oeuvre d'urgence les mesures d'austérité nécessaires au redressement des comptes du pays.
Mario Monti, 68 ans, ancien commissaire européen à la Concurrence est aujourd'hui président de l'université Bocconi de Milan. Il a été nommé mercredi soir sénateur à vie par le président Napolitano, signe selon es investisseurs y ont vu le signe qu'il lui demanderait de tenter de former un gouvernement dès le départ de Silvio Berlusconi.
"C'est l'option que le marché préfère"
Mais dans l'instabilité actuelle rien n'est joué, soulignent des commentateurs, et le scénario préféré des marchés n'est pas assuré à 100%. Le Fonds monétaire international a exhorté Rome à faire preuve de clarté politique dans ses efforts pour lutter contre la crise de la dette, soulignant que l'incertitude entourant le prochain chef du gouvernement alimentait la volatilité des marchés.
Reste que les économistes continuent à miser sur l'arrivée de Mario Monti, à la tête de l’Italie. "C'est l'option que le marché préfère", observent les analystes d’UniCredit. D'autant que l'Italie a déjà commencé à rassurer la monde de la finance en réussissant jeudi à lever 5 milliards d'euros.
Le temps presse
Les bourses mondiales et les agents économiques savent cependant la situation de l'Italie fragiles et restent attentifs aux décisions qui seront prises. Le temps presse car le rendement des obligations d'Etat italiennes à 10 ans a franchi mercredi le seuil de 7%, considéré comme critique, avant de redescendre. Conscient de la gravité de la situation, le monde politique italien semble avoir compris le message de ses partenaires européens et entend agir vite.
Pour faciliter une solution, même le Peuple de la liberté (PDL), le parti du "Cavaliere", semble avoir assoupli sa position au sujet de l'organisation d'élections législatives anticipées en février, une idée qu'il défendait bec et ongles ces derniers jours. Selon des sources politiques, Silvio Berlusconi lui-même aurait finalement admis que de telles élections ne seraient peut-être pas une bonne idée dans les circonstances actuelles.
Sous la pression du président de la République, qui a souligné l'urgence d'une solution, un gouvernement Monti, établi sur une base élargie, pourrait donc voir le jour dès dimanche soir ou lundi.