Elle est la favorite des marchés financiers pour succéder à Ben Bernanke à la tête de la Fed... Banquière centrale et économiste, Janet Yellen est déjà dans la place, puisqu'elle est vice-présidente de la Réserve fédérale depuis 2010, et qu'elle y jouit d'une réputation de rigueur intellectuelle et de professionnalisme. En matière de politique monétaire, elle a soutenu activement le recours à l'assouplissement quantitatif adopté par la Fed face à la crise financière de 2008. A l'heure où s'engage le retrait de ce dispositif exceptionnel, elle devrait donc se montrer plus "colombe" que "faucon", en allégeant les soutiens de la Fed très progressivement pour ne pas faire dérailler la reprise économique, estiment les observateurs. Née en 1946, cette diplômée en économie de la prestigieuse université de Yale a intégré la Fed en 2004 en tant que présidente de la Fed de San Francisco, après avoir notamment enseigné l'économie à Berkeley, à Harvard et à la London School of Economics. De 1997 à 1999, elle a aussi occupé le poste de conseillère économique en chef de Bill Clinton à la Maison-Blanche. Tobin, son mentor Son mentor, l'économiste James Tobin (l'initiateur de la taxe du même nom sur les transactions financières), avait dit d'elle en 1997 qu'elle disposait d'"un talent de génie pour exprimer simplement et clairement des arguments compliqués"... Une qualité qui devrait d'avérer très utile pour diriger la plus grande banque centrale du monde, dont les messages alambiqués sont parfois difficiles à décrypter pour les marchés. Si Mme Yellen était nommée, elle deviendrait la première femme à présider la Fed. Reste à savoir si le président américain Barack Obama choisira in fine Janet Yellen, alors qu'il vient d'essuyer un camouflet concernant son premier choix, l'ancien secrétaire au Trésor Larry Summers... Ce dernier a retiré dimanche sa candidature en invoquant un processus "acrimonieux" au Sénat, où des élus démocrates frondeurs ont appelé au boycott de sa nomination. Sachant que le Sénat doit approuver la désignation du président de la Réserve fédérale américaine, et que les démocrates n'ont qu'une seule voix de majorité à la chambre haute, le risque d'un rejet planait sur la candidature de Larry Summers, qui a donc préféré jeter l'éponge. Autres candidats Outre Janet Yellen, qui remporte clairement les suffrages des marchés, d'autres noms circulent pour remplacer Ben Bernanke, dont le mandat s'achèvera le 31 janvier prochain... Le premier est celui de Donald Kohn, 70 ans, qui a fait toute sa carrière à la Fed, dont il a occupé la vice-présidence de 2006 à 2010, secondant Ben Bernanke dans la tourmente de la crise financière de 2008. Il a aussi été pendant des années le plus proche conseiller d'Alan Greenspan, le prédécesseur de Ben Bernanke, et contrairement à Janet Yellen, il n'était pas un chaud partisan du recours aux méthodes non conventionnelles en matière de politique monétaire. Sans s'opposer à l'assouplissement quantitatif, il en a toujours souligné les risques, notamment en termes d'inflation... Enfin, depuis 24 heures, deux outsiders ont fait irruption dans le cercle des rumeurs : d'une part Roger Ferguson, 61 ans, vice-président de la Fed de 1999 à 2006, et d'autre part Stanley Fischer, 70 ans, économiste israélo-américain, qui vient d'achever son mandat de gouverneur de la Banque d'Isra�"l...