Une lueur d'espoir pour les salariés de Mory Ducros. L'Etat va soutenir l'offre de reprise du transporteur de colis en difficulté Mory Ducros par son principal actionnaire Arcole via un prêt de 17,5 millions d'euros, a annoncé vendredi à l'AFP le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
"Nous avons sécurisé l'offre d'Arcole", a expliqué le ministre, qui a aussi fait état de la nomination d'un préfet dédié à ce dossier et de mesures exceptionnelles d'accompagnement en faveur des 3.000 salariés qui risquent de perdre leur emploi. Le prêt de l'Etat, qui sera fait dans le cadre du plan de résistance économique présenté par le ministre cet automne, se fera "aux conditions de marché avec des garanties sur le patrimoine de Mory Ducros". Arcoles Industries apportera également 17,5 millions d'euros, ce à quoi s'ajoute un crédit bancaire de 15 millions, a détaillé M. Montebourg.
"Améliorer le plan social"
En contrepartie, le gouvernement a obtenu "le changement de tout le management de Mory Ducros et donc d'Arcole" et il lui a demandé "d'améliorer le plan social", a fait savoir M. Montebourg. L'Etat a également prévu toute une série de mesures pour soutenir les salariés qui pourraient perdre leur travail : "le maintien du salaire pendant un an avec le contrat de sécurisation professionnelle", "le financement de toutes les formations sur tous les projets professionnels qui auront été validés" et "la prise en charge partielle pendant deux ans du différenciel de salaire pour qu'il n'y ait pas de diminution du pouvoir d'achat".
"Nous avons là une solution qui sécurise l'offre d'Arcole et qui permet de rassurer toute la clientèle de Mory Ducros. Nous allons pouvoir envisager une sortie de crise le soutien de la profession, de l'Etat et de l'actionnaire", a souligné le ministre. Numéro deux français du transport de colis, Mory Ducros a perdu 79,5 millions d'euros lors de son dernier exercice pour un chiffre d'affaires de 765,5 millions et sa dette d'exploitation s'élève à 202,7 millions d'euros. Son dépôt de bilan, le 26 novembre, est l'un des plus importants enregistrés en France depuis la faillite du fabricant de petit électroménager Moulinex en 2001, qui avait laissé sur le carreau 3.300 salariés sur 5.500.