L’INFO. Se serrer encore un peu plus la ceinture, c’est ce qui devrait être acté alors que le Conseil des ministres étudie la loi de finance rectificative mercredi. Après la soixantaine de milliards d’euros économisés sur le budget 2014, le gouvernement doit en trouver trois de plus pour faire face à des dépenses imprévues en 2013. L’objectif : maintenir le déficit de la France à 4,1% pour l’année.
Les réserves épuisées. Trois milliards d'euros supplémentaires, ces dépenses n'étaient pas prévues mais pèsent désormais. En premier lieu, c'est la contribution au budget européen qui constitue un poids inattendu à hauteur de 1,1 milliard d'euros. L'opération Serval au Mali compte pour 600 millions d'euros sur la note, les dépenses sociales, liées à l'emploi, à l'aide au logement et à l'hébergement d'urgence, auront coûté, elles, 565 millions d'euros.
Selon Bercy, des économies ont été réalisées par tous les ministères. A chaque fois, la même méthode : vider les réserves ministérielles. Ces sommes, gelées chaque année en cas de coup dur, sont censées permettre aux ministères de mener à bien toutes leurs missions. Cette fois-ci, elles auront servis directement le budget de l’Etat et les trois milliards d’économies qu’il fallait faire.
La Défense à nouveau ponctionnée... Dans la manoeuvre, même les missions jugées prioritaires ont mis la main à la poche. L’Emploi, qui avait par exemple été protégé dans le projet de loi de finance 2014, participera à la quête à hauteur de 50 millions d’euros.
Grande perdante des arbitrages sur le budget, l’Armée va devoir faire plus que simplement racler ses fonds de poches. C’est une nouvelle économie de 488 millions d’euros qui a été demandée à la Défense. Le coût du conflit au Mali a pesé dans la balance.
... Mais pas pour longtemps. Cela dit, selon les informations d'Europe 1, François Hollande a rendu un arbitrage en faveur de la Défense le week-end dernier. Un amendement devrait être déposé et examiné le 26 novembre prochain. Il devrait ajouter 500 millions d'euros de crédits supplémentaires au budget du ministère pour 2014. La décision a été notamment prise pour assurer le financement de la loi de programmation militaire 2014-2019. Le lobby du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a donc payé.