À la trappe. Le gouvernement a décidé d'interrompre le développement d'un logiciel de paye des fonctionnaires qui a déjà coûté plus de 230 millions d'euros, mais table sur des économies de "600 millions d'euros sur les dix années à venir", a indiqué lundi le ministère du Budget.
L'idée d'un opérateur national de paye (ONP) avait été lancée en 2007 pendant la présidence de Nicolas Sarkozy. Ce service devait à terme devenir le prestataire unique et centralisé de la paye des quelque 2,4 millions d'agents de l'Etat, et devait permettre de réduire les effectifs consacrés au traitement de la paye, alors évalué à quelque 12.000 agents.
Un risque de paye trop élevées. Mais, comme l'a expliqué le ministère du Budget, "la solution technique retenue à l'époque d'un nouveau calculateur unique (...) présentait des risques. Donc dès l'été 2012, quand nous sommes arrivés aux responsabilités, nous avons lancé un audit". Et un rapport rendu récemment sur le sujet "préconise de réorienter le projet car les tests réalisés présentaient des risques sur les payes et des coûts qui allaient être dépassés et très élevés", a ajouté le ministère.
D'après le ministère, le gouvernement privilégiera désormais une "approche plus réaliste, plus pragmatique et à moindre coût pour sécuriser et améliorer la gestion des payes" et les quelque 215 agents qui travaillaient dans le service seront notamment réorientés vers d'autres missions de modernisation".
Le système Louvois, déjà abandonnée. Dans un communiqué, le syndicat FO finances a estimé pour sa part que l'échec de ce projet était "un gouffre financier" et a fait part d'inquiétudes pour l'avenir des agents concernés. Fin 2013, le gouvernement avait déjà annoncé l'abandon du système informatique de paiement des soldes des militaires initié en 2010, le système Louvois, en raison de dysfonctionnements.