Les pouvoirs publics ont lancé une opération d'acquisition et d'expropriation pour racheter la dune du Pilat, joyaux naturel du bassin d'Arcachon.
L’État veut mettre la main sur la plus grande dune d'Europe. Les pouvoirs publics ont décidé de lancer une opération d'acquisition et d'expropriation pour racheter la dune du Pilat, le site le plus visité d'Aquitaine qui offre une vue imprenable sur le bassin d'Arcachon. Cette attraction touristique, foulée chaque année par près de deux millions de personnes, est en effet possédée à 65% par des propriétaires privés, selon Sud Ouest . Pour simplifier l'accueil et la gestion des activités sur le site, l’État a décidé d'entamer une procédure pour racheter la totalité de cet imposant monument de sable.
L'autorisation des propriétaires pour poser un escalier. Cette pluralité de propriétaires privés pose des problèmes d'organisation aux pouvoirs publics. "Pendant très longtemps, le syndicat mixte de la grande dune du Pilat devait demander chaque année aux propriétaires privés l'autorisation de pouvoir poser l'escalier qui accueille deux millions de personnes sur le site. C'est une situation irréaliste, même cocasse", soutient Frédéric Bergé-Cazalou, chargé du foncier au Conservatoire du littoral. Le parking de la dune, qui n'est pas non plus un bien public, est ainsi "loué" chaque année par l'Etat aux propriétaires pour la somme de 130.000 euros.
Simplifier l'accueil. Pour simplifier l'accueil et la régulation des activités sur la dune du Pilat, le Conservatoire du littoral veut en devenir seul propriétaire et donc unique gestionnaire public. "Il y a 250 propriétaires. On en connaît une petite vingtaine, par contre les autres habitent très loin. On a essayé de les localiser tous, mais c'est impossible. Donc on a plutôt choisi la rationalisation de cette action de maîtrise foncière par l'expropriation. Chaque propriété va avoir une valeur, qui dépend de la surface qu'ils ont en forêt et en dunes, de la localisation et bien évidemment de la surface totale", explique Guillemette Rolland, déléguée régionale du Conservatoire du littoral.
Cinq millions d'euros provisionnés. Pour mener à bien cette opération d'envergure, le Conservatoire a d'ores et déjà provisionné 5,5 millions d'euros. La procédure d'acquisition et d'expropriation devrait cependant durer encore deux ou trois ans.