Les banques européennes ne fonctionnent pas toutes de la même manière. Si bien qu’il est impossible de programmer des virements ou des prélèvements depuis son compte français vers un compte ou un établissement étranger. Une aberration pour les entreprises qui ont parfois des fournisseurs réguliers à l’étranger et pour les citoyens qui partagent leur vie dans plusieurs pays européens. Le Sepa (Single Euro Payments Area) va donc harmoniser les moyens de paiements dans 33 pays européens et se concentre sur trois moyens de paiement : prélèvement et paiement par carte (débit, crédit, etc.).
Le Sepa ça change quoi ? Pour les consommateurs, ça ne change pas grand-chose. Les autorités françaises ont négocié afin que personne n’ait besoin de changer ses contrats de prélèvements déjà mis en place. L’objectif est de rendre le passage aussi transparent que possible pour les clients des banques.
Ca commence quand ? L’idée a été lancée dès 2002 et une première étape a été franchie le 28 janvier 2008 avec le lancement du virement bancaire européen. L’idée était de mettre en place une migration volontaire, mais face aux réticences de certains établissements, le législateur européen a fixé une date butoir : le 1er février 2014.
Quel intérêt ? Si un Français a, par exemple, une maison en Espagne, il était obligé d’ouvrir un compte sur place pour programmer des prélèvement pour l’électricité ou le gaz. Avec le Sepa, il pourra gérer la totalité de ses paiements depuis son compte français. Un étudiant étranger en échange Erasmus en France ne sera plus obligé d’ouvrir un compte en France pour le temps de ses études mais il profitera quand même des APL et pourra payer son loyer directement. Les entreprises, elles, vont pouvoir centraliser la gestion de leurs paiements et ainsi diminuer leurs coûts et gagner en compétitivité.
Qui est concerné ? Tout le monde ! Nos comptes bancaires vont avoir un numéro Sepa en plus de l’IBAN (international bank account number) déjà utilisé et l’intégralité des entreprises, quelle que soit leur taille ou leur activité, même si elles ne font que des opérations en France, doivent s’y mettre. Ce n’est pas sans conséquence, comme l’a montré EDF vendredi, en envoyant des lettres de relance à des clients car leurs prélèvements avaient été rejetés. L’harmonisation concerne les 28 pays de l’Union européenne (qu’ils soient dans l’euro ou pas), le Liechtenstein, l'Islande, la Norvège, la Suisse et Monaco.