Le cru 2012 du G20 n’est pas le meilleur au goût des Européens, placés en situation délicate face aux autres grandes puissances économiques. Empêtrés dans la crise de la dette, les États-membres de l’UE se voient reprocher leur manque de réactions, sans oublier une mésentente certaine entre les principales puissances économiques du Vieux continent.
L’Europe au cœur des préoccupations
Les 20 plus grandes puissances économiques du monde sont réunies depuis lundi à Los Cabos, au Mexique, pour parler croissance mondiale. Et s’il y a une zone qui est en panne de croissance, c’est bien l’Europe. Or, mondialisation oblige, lorsque l’économie européenne est malade, c’est tout le reste du globe qui tousse.
L’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie sont donc pressés de questions sur les réponses qu’ils entendent apporter à la crise qui les frappe tous depuis fin 2009, en insistant sur le diagnostic du malade grec. Le G20 a ainsi souligné "un regain de tension sur les marchés" en Europe et clairement évoqué la crise actuelle en Grèce et en Espagne.
L’UE invitée à régler ses problèmes
Le G20 a donc demandé à l’Europe d’agir, d’abord en tenant bien ses comptes publics puis en consolidant son secteur bancaire, affaibli par des investissements hasardeux, de mois de crise et la pression incessante des marchés.
Évoquant plus particulièrement la Grèce, le G20 "attend avec intérêt que la zone euro travaille en partenariat avec le prochain gouvernement grec pour s'assurer qu'il reste sur le chemin de la réforme de la viabilité au sein de la zone".
Pour montrer son soutien, le G20 a promis de prendre les "mesures nécessaires" pour renforcer la croissance. Bien que l’Europe se soit doté de son propre système d’assurance en instaurant le FESF, le G20 a également décidé de renforcé le FMI, au cas où : l’institution de Christine Lagarde a reçu 360 milliards d'euros supplémentaires.
L’absence de consensus entre Européens pèse
Les pays européens sont d’autant plus en position de faiblesse qu’ils n’arrivent pas s’entendre entre eux et qu’ils le montrent. Deux lignes de conduite s’opposent : l’Allemagne souhaite la rigueur, la France veut de la relance.
Les États-Unis et les pays émergents du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) n’ont pas caché qu’ils penchent en faveur de la solution française mais ils ne peuvent choisir à la place de l’UE. Seule certitude, l’impatience grandit lentement mais sûrement.
Le Royaume-Uni n’a, lui, pas pris de telles précautions et a publiquement dénoncé la politique française, invitant les candidats à l’exil fiscal à franchir la Manche. La pique du Premier ministre David Cameron ne va pas arranger les choses alors que le G20 n’attend qu’une chose : que les Européens s’entendent entre eux et définissent une feuille de route.