Opération "fin de crise budgétaire". Les dirigeants des 27 pays européens ont rendez-vous jeudi et vendredi à Bruxelles, lors d'un sommet, pour sceller un nouveau traité budgétaire européen.
Des "règles d'or" pour tous
Exigé par l'Allemagne en échange de sa solidarité financière dans la zone euro, ce pacte prévoit entre autres la création de "règles d'or" sur l'équilibre des comptes publics. Elles devront être respectées par les Etats membres sous peine d'être automatiquement soumis à des sanctions.
Ce nouveau pacte imposera la tenue d'au moins deux sommets de la seule zone euro chaque année, où seront discutées les questions de convergence économique et les stratégies liées à la monnaie commune. La signature du pacte budgétaire devrait amorcer de nouvelles "perspectives" pour l'Europe, comme l'a souligné le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Craintes de l'Irlande et de la France
L'accord, nécessaire pour qu'un pays de la zone euro puisse obtenir des aides, pourra commencer à s'appliquer dès que douze Etats l'auront ratifié sur les 25 concernés, la Grande-Bretagne et la République tchèque ayant décliné. Les Européens ne partent pas optimistes, l'organisation d'un référendum sur le sujet en Irlande ajoutant de l'incertitude. Car le pays a, dans le passé, déjà rejeté à deux reprises des traités européens.
Cette annonce de Dublin vient compliquer la donne, alors que le pacte est déjà contesté par le favori des sondages à l'élection présidentielle française, François Hollande. Dans l'éventualité où le chef de l'Etat actuel l'emporterait, il devrait après le scrutin faire ratifier par voie parlementaire le traité, à une majorité des deux-tiers des élus des deux chambres, ce qui rend un soutien des socialistes indispensable de toute façon.
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Les dirigeants européens vont également chercher des pistes pour relancer la croissance, thème principal de ce sommet sur le papier. Objectif : donner à leurs opinions publiques une autre perspective que la seule rigueur.
Le renforcement du pare-feu de la zone euro ne devrait être abordé qu'en marge du sommet des Vingt-sept. Car les 17 dirigeants de l'Union monétaire ont été contraints d'annuler leur mini-sommet envisagé vendredi. La raison ? L'Allemagne a fait état de réticences pour discuter des moyens alloués au pare-feu.
La double casquette de Van Rompuy
Le sommet se déroulera sous la houlette de l'actuel président de l'Union Européenne, Herman Van Rompuy. Il devrait être nommé, dès jeudi soir, patron de la zone euro en plus de sa reconduction à la tête de l'UE.