A chacun ses éléments de langage pour annoncer la nouvelle. Du côté européen, on parle d'une mise sous surveillance "stricte" de l'Italie par le FMI. Côté italien, on assure simplement être prêt à demander "des conseils" à Washington... En clair, le Fonds monétaire international et la Commission européenne surveilleront désormais les engagements budgétaires de Rome.
Le FMI scrute l'Italie
Concrètement, le FMI devrait contrôler la mise en oeuvre des mesures de réduction du déficit public du pays, sous une pression croissante des marchés et des agences de notation. Les taux d'emprunt de ce pays se sont envolés à un nouveau record vendredi après-midi, difficilement supportable à terme. C'est pourquoi l'Italie s'est à nouveau engagée à parvenir en 2013 à l'équilibre budgétaire.
Malgré les mesures de relance annoncées jeudi par le Cavaliere, les investisseurs doutent plus que jamais de sa capacité à faire face à la crise. La directrice du FMI, Christine Lagarde, n'en pense pas moins : "le problème de l'Italie, c'est le manque de crédibilité", a-t-elle lancé jeudi. Même son de cloche du côté français : Nicolas Sarkozy a indiqué jeudi avoir "pris note avec intérêt" des nouvelles mesures anti-crise adoptées la veille à Rome. "La question n'est pas tant le contenu du paquet que 'est-ce que ce paquet sera mis en oeuvre ?'", a relevé le président français.
L'Italie parle d'une consultation, pas d'un contrôle
Mais, selon Rome, l'Italie n'a pas accepté une "surveillance" formelle par l'institution de Washington. Silvio Berlusconi, le président du Conseil italien, est en revanche prêt à demander son "avis" au FMI sur l'application des engagements pris auprès de la zone euro pour redresser ses finances publiques et rétablir la confiance des investisseurs.
"Nous démentons l'existence d'un accord sur la surveillance de l'Italie par le FMI. C'est l'ensemble de la zone euro qui est sous tension, Italie et Espagne incluses. Rome est disposée à demander des conseils au FMI uniquement pour ce qui concerne les conclusions de l'Eurogroupe du 27 octobre", a dit l'un des responsables de la délégation italienne.
Des points d'étapes
Conciliant, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a de son côté indiqué que c'est l'Italie qui a "décidé de son propre chef de demander au FMI de surveiller la mise en oeuvre "des mesures de réduction des déficits publics italiens. "Nous nous sommes explicitement mis d'accord aujourd'hui sur le fait que le FMI et la Commission européenne devraient présenter leurs rapports chaque trimestre", a précisé pour sa part la chancelière allemande Angela Merkel.
Un défaut de paiement de l'Italie serait dévastateur pour la zone euro en raison de la taille de son économie, qui souffre d'une croissance atone et d'une dette publique de près de 1.900 milliards d'euros représentant 120% du produit intérieur brut.