C'est une décision aussi attendue que symbolique. La commission européenne a décidé mardi d'imposer des droits de douane sur les panneaux solaires importés de Chine. Cette sanction confirme la volonté de Bruxelles de mettre à exécution sa menace de sanctions contre les fabricants chinois qu'elle soupçonne de dumping. Réaction immédiate : Pékin a annoncé mercredi qu'une enquête antidumping allait être lancée sur les vins importés de l'Union européenne. On vous résume cette polémique explosive... et qui risque de coûter cher à la France.
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47,6% de droits de douane cet été ? Bruxelles a donc tranché : dès jeudi, des droits de douane sur les panneaux solaires importés de Chine seront fixés, à 11,8%. Ils pourraient même être portés à 47,6% en moyenne à partir du le 6 août, si aucun accord avec Pékin n'est conclu d'ici-là, a précisé mardi le commissaire au Commerce Karel De Gucht.
La Chine, un géant du secteur. Avec ses 21 milliards d'euros de panneaux solaires exportés vers l'Europe en 2011, la Chine fait figure de géant dans le solaire. Avec ses coûts tirés au plus bas grâce notamment, assurent certains, à l'argent du gouvernement, Pékin fait plonger plusieurs entreprises européennes du secteur, incapables de faire face à cette concurrence qui, en l'espace de quelques années a fait baisser le prix des cellules photovoltaïques. En 2011, ce dernier a en effet diminué de 45 %, et en 2012, de 25 % supplémentaires. Un tarif bien trop bas pour que les entreprises européennes survivent, a jugé Bruxelles.
Pas le premier produit surtaxé. En novembre dernier, Bruxelles avait pris les mêmes mesures anti-dumping vis-à-vis de la Chine avec la vaisselle. Les producteurs européens de vaisselle en porcelaine et en faïence avaient déposé une plainte à la Commission européenne qui comportait des éléments de preuve de pratiques de dumping portant préjudice au secteur en Europe. Comme avec le solaire, cela s'était traduit par des droits de douanes additionnels pendant six mois.
L'empire du milieu contre-attaque.Cette fois, c'en est trop pour Pékin, qui a décidé mercredi de lancer une enquête antidumping sur les vins importés de l'Union européenne. "Le gouvernement chinois a lancé une procédure antidumping et anti-subventions visant les vins de l'Union européenne", a indiqué dans un communiqué le ministère chinois du Commerce. La décision de la Commission européenne risque de faire "dérailler" les relations commerciales entre la Chine et l'Union européenne, a même mis en garde l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
La France en première ligne. Si la Chine en vient à prendre des mesures restrictives envers les importations européennes de vin, cela risque de coûter cher au Vieux-continent... et surtout à la France. Le montant annuel des exportations de vins et spiritueux européens vers la Chine dépasse en effet 1 milliard d'euros. Et le premier exportateur européen vers l'empire du milieu est la France, avec 140 millions de litres de vin vendus en 2012, pour un montant de 788 millions de dollars, selon les douanes chinoises.