Bernard Arnault ne s’est pas contenté de demander la nationalité belge. Le richissime homme d’affaire et patron du groupe LVMH a également créé outre-quiévrain une fondation dénommée Protectinvest, a révélé jeudi le Parti du travail de Belgique (PTB), une formation d'extrême-gauche. Mais quelle est le but d’une telle procédure ?
C’est quoi "Protectinvest" ? C’est le nom de la fondation privée qu’a créé Bernard Arnault en 2008. Cette structure juridique doit permettre au patron du groupe LVMH d’y héberger la propriété de son empire.
A quoi sert une telle fondation ? En plaçant ses avoirs dans ce type de fondation privée gérée par des hommes de confiance, un dirigeant d'entreprises évite tout risque de dislocation de son empire en cas de mésentente entre ses héritiers, puisque ceux-ci jouissent des revenus financiers du groupe sans en assurer la direction. En clair, ils n’auront pas à gérer la boutique mais en percevront les bénéfices.
Créer une fondation a-t-il d’autres avantages ? Outre le fait de protéger l’unité de son groupe, créer une fondation peut aussi avoir un avantage fiscal : les droits de succession en Belgique s’élèvent à 3%, voire 0% si Bernard Arnault y vit plus de trois ans après sa donation. Un taux sans commune mesure avec celui appliqué en France : 40%. Une précision s’impose néanmoins : pour bénéficier du régime fiscal belge, Bernard Arnault et ses enfants doivent tous être domiciliés en Belgique.
Quel rapport avec sa demande de nationalité belge ? A priori aucun : pour bénéficier du régime fiscal belge sur les successions, il suffit de résider dans le pays. Détenir la nationalité belge n’est d’aucune utilité, à moins que l’objectif soit de pouvoir ensuite s’installer à Monaco en tant que Belge, et non en tant que Français, pour bénéficier d’un régime fiscal encore adouci. Bernard Arnault l’a pourtant martelé : "je suis et je resterai fiscalement domicilié en France et à ce titre, je remplirai, comme tous les Français, l'ensemble de mes obligations fiscales".