Bruno Le Maire a assuré que toutes les aides promises aux agriculteurs seront maintenues.
"Je crois que l’effort doit être fait par tous", a assuré le ministre de l’Agriculture lundi sur l’antenne d’Europe 1 à propos du gel des dépenses qu’a décidé le gouvernement pour lutter contre le déficit public. Pour autant, Bruno Le Maire a tenté de rassurer les agriculteurs : "Je tiens à dire très clairement que nous maintiendrons toutes les aides qui ont été promises, que ce soit les aides européennes ou les aides budgétaires nationales".
Les dépenses d'investissement, sa priorité
"Mais je souhaite que nous concentrions tous nos efforts à l’avenir sur les dépenses d’investissement, c’est-à-dire tout ce qui permettra aux exploitations françaises de se moderniser et d’être compétitives", a-t-il expliqué. Il devra donc faire des choix : "J’ai sur mon bureau un certain nombre de demandes de soutien immédiates, j’aimerais beaucoup pouvoir dire oui. Je regarderai au cas par cas. Mais je préfère concentrer mes efforts sur les dépenses d’investissement".
"Je veux faire en sorte qu’un euro public soit dépensé pour l’avenir des agriculteurs et ne parte pas dans un puits sans fond", a précisé Bruno Lemaire. Il a donné pour exemple des efforts financiers les dépenses d’énergie pour une exploitation agricole. "C’est quelque chose de majeur", a-t-il assuré. "Nous mettrons donc 30 millions d’euros sur la table pour aider au diagnostic énergétique et à la modernisation énergétique des exploitations agricole : ça ce sont des dépenses d’avenir, ca vaut le coup", a affirmé le ministre.
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Les petites retraites tirées vers le haut
Quant à la question des retraites, Bruno Le Maire a affirmé que "les petites retraites agricoles seront sauvegardées", avant d’ajouter "je souhaite qu’elles fassent partie du champ d’intervention de cette réforme et qu’on puisse être tirées vers le haut". L’envie du ministre de l’Agriculture n’est pas encore confirmée. "Nous verrons quels seront les résultats. Pour l’instant, nous sommes dans la phase du dialogue", a-t-il rappelé.
Tous les acteurs de la chaîne agroalimentaire sont reçus lundi après-midi par Nicolas Sarkozy, pour signer un accord de réduction des marges des distributeurs dans la filière des fruits et légumes en cas de crise dans ce secteur. "Le sujet qui est derrière cette réunion est : comment met-on plus d’équité dans la chaîne commerciale des produits alimentaires ? C’est un sujet majeur, car ce qu’il y a derrière c’est la capacité de tous les producteurs à vivre dignement de leur activité. C’est un sujet qui engage l’avenir de la France agricole", a assuré Bruno Lemaire. "Nous demandons que les mesures qui vont être signées dès cet après-midi puissent être appliquées dès cet été. Je pense qu’il n’y a pas de temps à perdre", a estimé le ministre. "A partir de l’été cela doit changer", a-t-il insisté.
"L'agriculture n'est pas un secteur du passé"
La France, encore première puissance agricole mondiale, perd des parts de marchés face à l’Allemagne. "Nous entrons dans un monde nouveau. Il n’y a plus de positions acquises", a assuré Bruno Lemaire. C’est pourquoi "il faut changer", a-t-il assuré. "Je crois que nous avons besoin de gagner en compétitivité si nous voulons sauver notre modèle agricole auquel je suis attaché. Nous devons changer pour le conserver", a explique le ministre. "L’agriculture n’est pas un secteur du passé c’est un des grands secteur d’avenir de la France", a-t-il conclu.