Après avoir menacé l'Europe et les Etats-Unis d'un embargo sur les produits alimentaires, la Russie a précisé ses intentions jeudi. La Russie a décrété une "interdiction totale" de la plupart des produits alimentaires en provenance notamment des pays d'Europe et des États-Unis, a annoncé jeudi le Premier ministre russe Dmitri Medvedev. La Russie réplique ainsi aux sanctions décidées par l'Europe et les Etats-Unis pour inciter Moscou a cesser son ingérence dans l'est de l'Ukraine.
Ces produits visés par l'embargo russe. Cette interdiction, d'une durée d'un an, concerne le boeuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, les légumes et les fruits en provenance des États-Unis, de l'Union européenne, de l'Australie, du Canada et de la Norvège. En outre, l'embargo ne concerne pas les aliments pour bébé et les citoyens russes pourront toujours faire leurs achats à l'étranger, bien que toute tentative de profiter de la situation pour revendre des produits interdits sera "sévérement puni".
Et la menace d'une nouvelle sanction. La Russie envisage d'aller plus loin : Dmitri Medvedev a également menacé jeudi d'interdire le survol du territoire russe aux compagnies aériennes effectuant des liaisons entre l'Europe et l'Asie via la Sibérie, la route la plus courte, toujours en réponse aux sanctions occidentales. La fermeture de l'espace aérien russe pour ces liaisons provoquerait pour les compagnies aériennes un important surcoût en carburant qui se répercuterait sur les prix. "Bien sûr, il s'agit d'une mesure grave. Nous devons toutefois y réfléchir", a indiqué le Premier ministre russe.
L'Europe hausse le ton. Habituée à un ton très diplomatique, l'Union européenne a cette fois-ci répondu vigoureusement. L'UE annoncé jeudi qu'elle se réserve "le droit de prendre des mesures" contre Moscou après la décision "clairement politique" des autorités russes. "Après évaluation complète par la Commission européenne des mesures prises par la Fédération de Russie, nous nous réservons le droit de prendre les mesures appropriées", a prévenu Frédéric Vincent, un porte-parole de la Commission.
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