L’euro dévisse de nouveau

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
La monnaie unique a connu un nouveau plus bas mercredi, plombée par la situation grecque.

Après un mardi noir, les marchés financiers et l'euro sont plombés par les craintes d'un défaut de paiement de la Grèce. L’euro est tombé mercredi à 1,3131 dollar, son niveau le plus bas depuis un an après une journée déjà noire mardi, après l'abaissement de la note attachée à la dette souveraine de l'Espagne par une agence de notation.

Les bourses s’emballent

En recul de 1,5%, l'indice CAC 40 a fini mercredi soir sous la barre symbolique des 3.800 points à la Bourse de Paris, en s'établissant à 3.787 points, un niveau où il n'était pas descendu en séance depuis le 3 mars. L'ensemble des places financières européennes accusaient également le coup, après une journée de mardi déjà difficile face au risque de contagion des difficultés grecques à d'autres pays européens fragiles, notamment ceux que l'on surnomme les "PIGS" : Portugal, Irlande, Grèce et Espagne.

La chute des principaux indices européen s'est accentué en fin de séance, après l'annonce par l'agence de notation Standard & Poor's d'une dépréciation de la note de l'Espagne de "AA+" à "AA". Une annonce qui a accentué la chute de l'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid, qui a terminé en baisse de 2,99% à 10.167 points. Le Dax allemand a perdu mercredi 1,22%, tandis que la Bourse de Londres a terminé en baisse de 3,3%.

Les Bourses d'Asie ont elles aussi connu une journée mouvementée mercredi, gagnées par le spectre d'un défaut de paiement grec. A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a clôturé en recul de 2,57%, revenant sous le seuil psychologique des 11.000 points. A Hong Kong l'indice Hang Seng a terminé en baisse de 1,47% et Shanghai a lâché 0,26%.

La Grèce reléguée

Un vent de panique souffle en effet sur les marchés financiers depuis l'annonce mardi par l'agence de notation Standard & Poor's de la dégradation de trois crans de la note de la dette à long terme de la Grèce, de "BBB+" à "BB+", la reléguant dans la catégorie des investissements spéculatifs. C'est la première fois qu'un pays de la zone euro se voit relégué dans la catégorie des investissements dits "spéculatifs" (junk bonds), qui présentent un risque de non-remboursement. L'agence a aussi réduit la note souveraine du Portugal de deux crans, de "A+" à "A-", puis celle de l'Espagne, de "AA+" à "AA".

Les taux longs grecs ont dépassé mercredi les 11,142%, du jamais vu pour un pays de la zone euro, avant de finir la journée à 9,919%.

Les taux longs à dix ans du Portugal, considéré comme le deuxième maillon faible de la zone euro, étaient à 5,761%, tandis que l'Espagne commence également à être sur la sellette : l'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a terminé mercredi en baisse de 2,99%.

Une position claire de l’UE ?

La Grèce "ne peut pas" emprunter sur les marchés à ces taux et a besoin de l'argent de l'UE et du FMI d'ici le 19 mai, a affirmé mardi le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou, déplorant que son pays n'était pas "aidé" par l'Union européenne, dont l'attitude "manque de clarté". C’était avant que le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, convoque un sommet des pays de la zone euro "autour du 10 mai".