C’est une mesure adoptée discrètement, le 18 octobre dernier, mais qui suscite aujourd’hui la colère. Les députés envisagent de modifier le barème kilométrique pour les particuliers choisissant la déclaration de frais réels sur leur impôt sur le revenu. Conséquence, ceux-ci seraient amenés à payer plus d’impôts.
125 millions de recettes supplémentaires
A l’heure actuelle, le barème fiscal prévoit 11 catégories de véhicules différents, en fonction de leur puissance, de "3 CV et moins" à "plus de 13 CV". Plus le véhicule est puissant, plus l’indemnité est élevée. Le projet de la nouvelle majorité consisterait à supprimer toutes les catégories au-dessus de 6 CV. En clair, que vous choisissiez de conduire une Laguna ou une Audi A4, le Fisc vous indemniserait de la même manière. L’objectif est double : d’une part, le gouvernement dégage des ressources supplémentaires, environ 125 millions d’euros par an, et d’autre part, il incite les Français à choisir des automobiles moins puissantes, et donc moins polluantes.
"1.000 euros d’impôts en plus"
Pour les commerciaux, artisans et autres infirmières à domicile, pour qui la voiture est comme un second bureau, le projet est inadmissible. "Les commerciaux sont sur la route en permanence. Donc bien souvent, quand ils choisissent un véhicule, ils choisissent un véhicule confortable, et bien souvent, les véhicules confortables sont font plus de 6 chevaux", explique Jacques Benn, président du réseau des Dirigeants Commerciaux de France, interrogé par Europe 1. "On a fait un petit calcul très simple : pour un commercial qui fait 50.000 kilomètres dans l’année, il ne pourra plus déduire de ses frais 4.000 euros à peu près. Si l’on estime qu’il est taxé à 30 %, cela veut dire un peu plus de 1.000 euros d’impôt par an."