La CGT colosse aux pieds d’argile à la SNCF ? L’organisation syndicale a enregistré un nouveau recul lors des élections professionnelles de l’entreprise de transport public, avec 37,3 % des voix soit 1,93 point de moins qu’en 2009.
Pour Thierry Nier, secrétaire fédéral CGT, l'organisation est "confortée dans sa place de première organisation syndicale à la SNCF". Ce "léger tassement" dans les résultats est "loin d'être dramatique", nuance-t-il. Le phénomène s'explique en partie par le fait que la participation s'est établie aux environs de 75% (un taux plutôt habituel, ndlr). En plus des 40.000 cheminots qui ne se sont pas exprimés, certains ont choisi de se tourner "vers des organisations plus consensuelles". Thierry Nier affirme que l'organisation conserve "une position incontournable" et assure qu'elle "jouera pleinement son rôle".
Les organisations réformistes progressent
La CGT garde néanmoins sa place de leader syndical devant l’Unsa (21,4%), SUD-Rail stable avec 17,3% et la CFDT (13,7%) qui continuent de progresser. Ensemble, l’Unsa et la CFDT dépassent désormais la barre des 30%. Un nouveau rapport de force qui leur permettra de signer des accords sans l'appui d'une autre organisation. De quoi renforcer le pôle dit réformiste et satisfaire la direction de la SNCF.
"Les organisations qui progressent sont les organisations réformistes. C'est une prime à la négociation plutôt qu'à la radicalisation et un changement profond au sein de l'entreprise", s’est réjoui Marc Baucher, secrétaire général de l'Unsa. Pour lui, "les cheminots en ont marre des grèves à répétition".
Sentiment mitigé à la CFDT
Côté CFDT, malgré une progression, le sentiment est partagé. "Le résultat est positif pour la CFDT, nous avons plus d'élus et sommes maintenant présents dans 22 comités d'établissements sur 27, mais nous n'avons pas obtenu les 15% qu'on s'était fixés", concède Arnaud Morvan, le secrétaire général de la CFDT. "Par contre, aujourd'hui, il n'y a plus de minorité de blocage au sein de l'entreprise", a-t-il également souligné.
Les autres syndicats en lice (FO, CFE-CGC et CFTC) n'ayant pas dépassé les 10%, ils ne sont toujours pas représentatifs au niveau national à la SNCF. FO a toutefois recueilli 8,5% des voix, la CFTC 1% et la CFE-CGC 0,4%. Force ouvrière sera néanmoins représentatif dans huit des 27 comités d'établissements de la SNCF.