L'info. Haro sur Marseille. Dans un rapport qui doit être rendu public le 7 octobre, la chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d'Azur se penche sur la gestion de la deuxième ville de France, aux mains du sénateur maire UMP Jean-Claude Gaudin depuis 18 ans. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les magistrats ne sont pas tendres. Ils soulignent ainsi "diverses pratiques irrégulières déjà relevées par le précédent contrôle de 2006", notamment sur les questions de la dette, du travail des agents municipaux et de la gestion du stade Vélodrome.
Une dette très élevée. Première inquiétude de la chambre régionale, la dette de Marseille atteint des niveaux astronomiques. A la fin 2012, elle atteignait en effet 1,8 milliard d'euros, soit la deuxième plus importante de France, derrière Paris. Une situation "préoccupante en raison notamment de l'absence d'autofinancement", souligne le rapport. Tout n'est pourtant pas totalement noir. A en croire les chiffres du Journal du Net, si le niveau de la dette marseillaise reste très élevé, celle-ci tend à se réduire, à un rythme lent : depuis 2006, elle a ainsi diminué de 4 %, soit 70 millions d'euros en moins.
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Le chantier du Vélodrome en cause. Autre sujet de critiques de la part des magistrats, le chantier de rénovation du stade Vélodrome, qui accueille toute l'année les matches de l'OM. L'agrandissement de la capacité d'accueil, portée à 67.000 places, "excède largement les besoins habituels", relève le rapport, alors que la fréquentation moyenne est plutôt de l'ordre de 50.000 spectateurs.
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La chambre régionale regrette également le traitement généreux accordé à l'Olympique de Marseille, qui ne paye pour profiter des installations que 50.000 euros par an. "Le déséquilibre des relations contractuelles entre la ville et le club de l'Olympique de Marseille (...) s'aggrave encore. Le stade Vélodrome ne peut plus être mis à disposition du club pour des montants aussi modestes", alerte-t-elle.
Des avantages horaires injustifiés. Enfin, La Chambre régionale des comptes pointe les nombreux avantages horaires dont bénéficient les quelques 17.500 fonctionnaires marseillais. Alors que la durée légale du travail pour les fonctionnaires territoriaux est de 1.607 heures annuelles, ceux qui travaillent pour la cité phocéenne en exécutent 40 de moins, soit 1.567 heures par an. Une différence qui coûterait à la mairie 10 millions d'euros par an, selon le rapport.