Engoncé dans son costume gris clair, entouré de deux assistantes courtement vêtues, Mate Rimac vit au Salon automobile de Francfort son heure de gloire. Le jeune Croate de 23 ans y présente sa production "fait maison", la Rimac Automobili.
Lignes élancées, taillée pour la course, de couleur rouge vif, un néophyte pourrait confondre ce bolide avec une Ferrari. Mais ce prototype, totalement électrique, sort d'un modeste atelier de la banlieue de Zagreb, QG de l'entreprise du Croate qui emploie une petite trentaine d'employés.
Plus de rétroviseurs ni de portes
Son imposante voiture est composée de quatre moteurs électriques – un dans chaque roue – et pourrait dépasser les 300 kilomètres/heure, selon son concepteur. Quelques "gadgets" habillent la voiture. Les rétroviseurs sont remplacés par sept caméras et un ordinateur. Les poignées de portes ont également disparu. Elles s'ouvrent ici d'un simple toucher du doigt sur la vitre.
"Fou d'automobile depuis toujours", comme il le dit lui-même, ce jeune entrepreneur a démarré à 19 ans alors qu'il était étudiant en mécanique, en modifiant sa BMW. "J'achetais des pièces disponibles pour tout un chacun sur le marché. Mais très vite j'ai eu besoin de plus", se remémore-t-il.
Avec cette BMW modifiée, il a participé à un rallye de voitures électrique dans les Alpes entre Allemagne et Italie. Il arrive 6e, juste derrière les Tesla Roadster, voiture de sport électrique dans laquelle le milliardaire Warren Buffett a investi.
"Je ne fais que ça et dormir"
Pour le prototype présenté à Francfort, Mate Rimac a travaillé chaque jour "de 8 heures du matin à minuit" avec ses 25 collaborateurs. "Je ne fais que ça, et dormir, c'est un travail énorme", assure-t-il.
Pour poursuivre ses rêves de développement loin des grands noms de l'automobile comme Volkswagen ou Mercedes, le jeune entrepreneur a besoin de "plusieurs millions de dollars", pour "construire encore des voitures de sport, mais aussi des modèles moins chers".
Des premières pistes sérieuses à Abu Dhabi se dessinent à un prix resté confidentiel, et ses espoirs de voir ce bolide commercialisé d'ici deux ans restent intacts.
En attendant la réussite économique, Mate Rimac espère surfer à Francfort sur la notoriété acquise dans son pays. "En Croatie, tout le monde connaît mon histoire, et les gens en sont très fiers", affirme-t-il tout sourire.