Ils se refusent à en parler ouvertement. Les dirigeants européens multiplient les déclarations pour exclure toute possibilité que la Grèce quitte la zone euro, comme l’a par exemple répété Angela Merkel lundi. La chancelière allemande a jugé une telle option impossible "d’un point de vue technique et juridique". Le scénario sème cependant la pagaille sur les Bourses, Paris ayant ainsi perdu 4,7% à la clôture lundi.
En cause : le programme d’austérité grec, sur lequel le gouvernement a pris du retard. Vendredi, les inspecteurs de l’Union européenne, de la BCE et du FMI ont ainsi suspendu leurs pourparlers avec Athènes pour dix jours. La Grèce a annoncé son intention de se conformer aux exigences du plan afin de pouvoir recevoir la sixième tranche d’aide internationale en septembre, comme prévu.
Risque de faillite
Un feu vert indispensable pour le pays, qui risque sans cela de se retrouver en faillite. Ce qui le pousserait à quitter la zone euro, avec des conséquences catastrophiques sur les autres pays. Angela Merkel a notamment évoqué un "effet domino qui serait extrêmement dangereux pour notre système monétaire".
Pour la banque RBS, "le pays va faire défaut après la mission conduite sur place par le FMI en décembre", rapportent Les Echos. A cette date, la banque estime "qu’il sera vraiment trop tard pour remédier aux difficultés qui se seront accumulées".
François Baroin confiant
De son côté, la classe politique européenne s’évertue à jouer les pompiers, comme François Baroin, ministre des Finances, qui a affirmé mardi sur Europe 1 faire "confiance au gouvernement grec". Même son de cloche chez Herman van Rompuy, président du Conseil européen ou Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, qui juge que "le temps est extrêmement compté".
Pour Robert Rochefort, député européen et vice-président du Modem, le plan d'aide seul ne suffira pas : il doit être "complété par un autre plan" visant à mutualiser une partie de la dette des pays au niveau de l'Europe. "Et il faut un plan de relance économique, qui ne peut partir que d'un emprunt européen consistant à financer des dépenses d'avenir", a-t-il ajouté mardi sur Europe 1.