Ce n’est pas parce que c’est la crise qu’il faut rester chez soi à se morfondre. Telle pourrait être la devise d’Athènes, qui a fait part de son intention d’accueillir sur son territoire un grand prix de Formule 1. Seul problème : le pays ne dispose pas des infrastructures nécessaires à l’organisation d’un tel évènement : un grand prix peut en effet accueillir jusqu’à 150.000 personnes le temps d’un week-end. Qu’à cela en tienne, le gouvernement a trouvé la solution : construire de toutes pièces le circuit et les installations qui vont avec, à Xalandritsa, dans le sud-ouest du pays.
5.000 emplois à la clé
Coût total de l’opération : 94,6 millions d’euros ! Sur cette somme seuls 29,8 millions seront versés par l’Etat, le reste étant à la charge d’une entreprise privée, Racetrack Patras SA.Bien sûr, rapporté au montant pharaonique de la dette grecque (332 milliards d’euros cette année selon le FMI), l’argent dépensé pour cet évènement n’est guère plus qu’une goutte d’eau. Mais à l’heure où le pays cherche la plus petite source d’économies et où les Grecs crient toutes les semaines leur ras-le-bol des plans d’austérité, cette décision fait tâche. Selon le ministre du Développement Costis Hadzidakis, interrogé par Bloomberg, elle se justifie pourtant pleinement par les créations d’emploi qui l’accompagnent : 5.000 postes permanents et 3.000 intérimaires.
Eviter une répétition des JO
Encore faudrait-il éviter un bis repetita des Jeux olympiques de 2004. Les travaux menés à Athènes avaient à l’époque coûté à l’Etat la bagatelle de 13 milliards d’euros, alors que le budget prévoyait 4,6 milliards d’euros.
Et avec tout ça, rien ne garantit que le Grand Prix aura bien lieu ! La décision finale revient en effet à la toute puissant Fédération Internationale Automobile, qui n’est pas réputée pour apprécier les pays instables. Mais que les grecs se rassurent : s’ils n’accueillent pas de Formule 1, ils pourront toujours se rabattre sur le Karting…