En apparence, tout va bien : chiffre d'affaire en hausse, résultat net multiplié par trois (383 milliards d'euros à fin 2012)… 2012 a tout pour être une bonne année pour la SNCF. Seulement voilà, sous cette avalanche de chiffres, la situation reste tendue pour l'opérateur ferroviaire. Guillaume Pépy, le patron des cheminots, l'a d'ailleurs souligné lui-même, lors de la présentation de ses résultats : "On a fait plutôt une bonne année. Mais nous nous gardons de tout triomphalisme. La conjoncture est moins bonne, et cela incite à la prudence pour l'année à venir."
Baisse du trafic TGV. Car dans le même temps, la SNCF ne peut que constater un ralentissement de l'activité de ses lignes à grande vitesse notamment au second semestre. Sur l'ensemble de l'année 2012, le nombre de voyageurs a en effet reculé de 0,5 %. La faute à la crise, qui incite les familles à partir moins souvent en voyage.
Les PME réduisent leurs dépenses. Mais la nouveauté de 2012, c'est que, comme les familles, les petites entreprises font elles aussi plus attention à leur budget transport. Fini, le temps des billets "pro", qui coûtaient plus cher mais pouvaient être remboursés jusqu'à la dernière minute. Comme les particuliers, les PME préfèrent désormais prendre un billet premier prix longtemps à l'avance. "Aujourd'hui, on constate qu'elles se dirigent sur le tarif le moins cher, même si c'est un billet non remboursable", constate Guillaume Pépy.
Une cure d'austérité. Ce constat de baisse du trafic pousse d'ailleurs la SNCF à mettre en place une cure d'austérité. Selon Guillaume Pépy, l'entreprise devrait couper dans ses achats, dans ses dépenses d'informatique et dans ses locations immobilières. "Tout ça doit rapporter 700 millions d'euros d'économies d'ici trois ans", explique le président de la SNCF.
Le TGV "low cost" lancé mardi. Un changement de tendance qui incite la SNCF à multiplier les offres de billets à prix réduits. Après le lancement d'IDTGV et des trains "100% Prem's", dont les billets coûtent moins cher mais ne peuvent être échangés, l'entreprise ferroviaire lance ses TGV "low-cost", baptisés Ouigo.
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Réservés pour l'instant à l'axe Paris-Lyon-Marseille (ou Montpellier), il s'agit de trains comportant plus de sièges, sans première classe, sans wagon-bar et qui desserviront Marne-la-Vallée, en Seine-Saint-Denis, plutôt que Paris directement. "C'est à nous de proposer des tarifs qui séduisent les clients", justifie Guillaume Pépy.