L’INFO.La SNCF a peut être trouvé la solution pour mieux surveiller ses infrastructures : elle teste depuis quelques jours des drones. Oubliez les engins de combat capables d’embarquer des missiles, il s’agit d’un drone civil d’un mètre de long, pesant 2,5 kilos et fonctionnant avec une batterie électrique. Car oui, les drones ne servent pas qu’à faire la guerre.
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Des drones mais pour quoi faire ? Ces engins volants ont deux missions principales : surveiller le réseau de manière discrète et économique, mais aussi se rendre sur des zones difficilement accessibles. Ils peuvent alors permettre de vérifier l’usure des infrastructures (vétusté des rails, état des ponts, inspection des parois rocheuses escarpées), les conséquences d'une intempérie (détection d'obstacles sur la voie, surveillance des caténaires, vérification du bon fonctionnement des réchauffeurs d'aiguillages en hiver) mais aussi de lutter contre le vandalisme (repérages d'actes de malveillance dans des zones rendues difficiles d'accès par la route, etc).
Un test au-dessus du viaduc de Roquemaure. Ce pont, situé à cheval entre le Gard et le Vaucluse, illustre parfaitement l’aide que les drones peuvent apporter à la SNCF : une zone difficilement accessible, empruntée chaque jour par 150 trains reliant Marseille à Paris. Alors qu’il aurait fallu interrompre la circulation pour un contrôle humain, les drones ont permis d’ausculter la zone sans perturber le trafic. Equipé de deux appareils photos, le drone a multiplié les images haute définition pour traquer notamment les microfissures sur ce viaduc en béton construit il y a quinze ans. Ce petit aéronef a pu s'approcher à cinq mètres de l'ouvrage, long de 680 mètres. Il était piloté à distance par un opérateur contrôlant le vol et disposant d'un retour d'images en direct, "comme une manette de jeu vidéo".
La SNCF se convertit aux dronespar Europe1frComment la SNCF procédait auparavant. En comparaison avec les procédures classiques, l’avantage saute aux yeux : jusqu'à présent, les contrôles s'effectuent via des trains-travaux, circulant de nuit, seul moment où il n'y a pas de TGV en circulation. "Les agents descendent inspecter l'ouvrage à bord d'une nacelle. Il faut parfois plusieurs nuits pour inspecter la totalité de l'ouvrage d'art. Les conditions ne sont pas très simples", a détaillé Jean-Jacques Thomas, responsable Innovation et Recherche à SNCF Infra.
Convaincue, la SNCF va poursuivre ses essais. L’expérience semble avoir été concluante puisque la SNCF envisage d’étendre cette expérimentation à l’ensemble du pays et d'acquérir des drones dès 2014. Reste à savoir quel budget la SNCF va y consacrer et quels modèles elle va acquérir. Les prix d’un drone varient de quelques milliers d'euros à plusieurs millions d'euros. A titre de comparaison, les vols de métaux ont coûté 35 millions d’euros à la SNCF en 2011.
L’Allemagne s’y met aussi. L’équivalent de la SNCF outre-Rhin, la Deutsche Bahn, teste aussi des drones pour surveiller ses trains la nuit, régulièrement pris d’assaut par les graffeurs très présents dans cette ville. De même, le Brésil en a acquis pour surveiller ses stades pendant la Coupe du monde de football. Plus près de chez nous, EDF expérimente aussi ces engins pour surveiller l’état des lignes haute-tension.
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