La France devrait enregistrer un taux de croissance moyen de 0,3% en 2012, voire de 0,6%, selon les dernières prévisions de l’OCDE. Mais toutes les régions ne vont pas bénéficier du même essor économique, comme le montre la dernière étude du cabinet Asterès. Ce dernier, spécialisé en études économiques et de conseil, a établi des perspectives région par région et toutes ne sont pas égale devant la croissance.
LES RÉGIONS OU LA CROISSANCE EST AU RENDEZ-VOUS
Corse : +1%. Le tourisme est le principal atout de l’île de Beauté et celui-ci se porte bien. Résultat, cette région devrait bénéficier de la plus forte croissance en 2012, d’autant qu’elle part de loin : le PIB par habitant y est l’un des plus faibles en France métropolitaine.
Midi-Pyrénées : +0,9%. Cette région dépend aussi du tourisme, mais pas seulement : l’industrie aéronautique est y très importante, notamment via Airbus et tous ses sous-traitants. Le groupe d’aéronautique ayant un carnet de commande plein, l’activité devrait être soutenue.
Aquitaine et Auvergne : +0,8%. Ces deux régions présentent des caractéristiques assez proches des Midi-Pyrénées, alliant industrie porteuse et tourisme.
"Le fait d’être une région industrielle n’est pas forcément un problème en soi. Vous avez des régions qui sont industrielles et qui se portent bien : l’Aquitaine, le Midi-Pyrénées. Quand vous êtes positionnés sur l’aéronautique, la demande est forte donc vous avez un cercle plutôt vertueux ", a analysé sur Europe 1 Nicolas Bouzou, directeur du cabinet Asterès.
LES RÉGIONS MENACÉES D’UNE BAISSE DE CROISSANCE
Lorraine : -0,4%. La Lorraine, c’est notamment l’industrie automobile et métallurgique, des secteurs en berne depuis des années, à l’image des sites d’ArcelorMittal, au chômage technique depuis des mois. Quant aux cadres supérieurs, ils sont nombreux à travailler au Luxembourg.
Picardie : -0,1%. Mêmes causes, mêmes conséquences qu’en Lorraine, malgré une industrie agro-alimentaire très présente et qui résiste plutôt bien à la crise.
"Ce sont des régions qui sont très fortement concurrencées au niveau de leur industrie par les pays émergents et même d’ailleurs pas des pays développés, au premier rang desquels l’Allemagne. Même si elles sont en récession cette année, en réalité elles ont de mauvaises performances depuis 5 ans, 10 ans", a décrypté Nicolas Bouzou sur Europe 1.
L'ÎLE-DE-FRANCE, UN CAS A PART
Le taux de croissance devrait s’élever à 0,5% en 2012, la région bénéficiant de la bonne santé des secteurs de la finance et de la pharmacie. Le cabinet Asterès souligne néanmoins que la croissance aurait pu y être bien plus élevée si cette région ne se heurtait pas à des handicaps de poids : une offre de logements et de transports totalement saturés.
"Le développement des métropoles n’est pas automatique, cela dépend d’un certain nombre d’aspects qui sont notamment l’accès au logement et l’accès aux transports. Or, en Ile-de-France, on voit bien qu’on a un énorme problème d’accès au logement, on n’a pas assez construit ces dernières années, et les transports sont complètement saturés. C’est finalement ce à quoi essaye de s’attaquer le projet de Grand Paris et c’est très très important", a souligné Nicolas Bouzou sur Europe 1.
LES AUTRES RÉGIONS
La croissance devrait y être ni exceptionnelle, ni inquiétante. Les régions PACA, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne, Bourgogne et l’Outremer devraient ainsi enregistrer 0,4% de croissance en 2012, notamment portée par un tourisme qui résiste bien à la crise.
Les régions Limousin, Centre, Champagne-Ardenne, Alsace et Franche-Comté devraient connaitre 0,2% de croissance en 2012. Dans les régions Nord Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Haute et Basse Normandie, la croissance devrait s’établir à 0,1%. Ces dernières régions, où l’industrie dépend fortement des exportations, espèrent une relance de l’activité dans le reste de l’Europe. Certains pôles sont particulièrement affectés, notamment la région du Havre, où l’industrie lourde est en pleine reconversion.