Première. C’est la première fois que la Commission européenne publie un tel rapport. Et pour cause, aucune étude sur le sujet n’avait été commanditée avant que la crise des dettes souveraines force l’Union européenne à se serrer la ceinture en 2011. Et donc à s’intéresser un peu plus à la corruption.
Danger démocratique. Un phénomène qui représente un coût bien évidemment économique, mais aussi social et politique. « La corruption sape la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques et l’Etat de droit, nuit à l’économie et prive les pouvoirs publics des recettes fiscales dont ils ont besoin », a expliqué Cecilia Malmström, commissaire européenne aux affaires intérieures lors de la présentation du rapport.
La France, élève moyen. La corruption touche bien évidemment l’ensemble des 28 pays-membres de l’Union Européenne. Dans le cas français, le rapport dresse un bilan nuancé. "Paris a légiféré sur de nombreuses questions touchant à la corruption mais n’a pas élaboré de stratégie nationale spéciale de lutte contre le phénomène."
Marchés publics. En France, l’attribution des marchés publics est cœur de la lutte contre la corruption. Ce secteur, qui pèse 369 milliards d’euros, soit 19% du PIB français, est pourtant sous la surveillance du Service central de prévention de la corruption (SCPC) depuis 1993.
Manque de moyens. Mais le nombre d’affaires amenées devant la justice est très limité (douze délits pour enrichissement illicite depuis 1988, tous classés sans suite par le parquet). Une tendance qu’il semble difficile d’inverser malgré l’augmentation relative du budget de la justice : le nombre de magistrats affectés aux pôles économiques et financier est en baisse depuis plusieurs années.