Le compte à rebours est presque terminé. Nicolas Sarkozy avait annoncé le 18 octobre que "notre" destin se jouait "dans les dix jours. A 48 heures de ce terme symbolique, l'urgence domine pour trouver une solution aux problèmes de la zone euro. Mercredi, à Bruxelles, les chefs d'Etat de la zone euro vont tenter de se mettre d'accord pour assurer une survie à la monnaie commune, menacée par des divergences profondes. Europe1.fr décrypte les enjeux de ce rendez-vous capital.
Résoudre le problème grec. "Si on dit deux tiers d'avancée depuis vendredi matin, on est dans le vrai", a expliqué lundi François Baroin sur Europe 1. Le tiers restant n'est pas le moins important pour refaire passer la tête grecque hors de l'eau. Si tous sont à peu près d'accord pour dire que la Grèce n'honorera pas la totalité de sa dette de 350 milliards d'euros, les dirigeants européens doivent maintenant s'accorder sur la hauteur de la restructuration et la participation des banques privées. Vendredi, les ministres de la zone euro ont exigé des banques créancières de la Grèce qu'elles acceptent des pertes beaucoup plus "substantielles". Un effacement de plus de la moitié de la dette est en discussion, tandis que la 6e tranche du prêt global de 110 milliards d'euros lui a été débloquée pour novembre.
La recapitalisation des banques. Selon l'UE, il faudrait 108 milliards d'euros européens pour recapitaliser les banques européennes. L'enjeu est de taille : assurer les besoins d'une soixantaine d'établissements bancaires pour qu'ils atteignent un ratio de fonds propres "durs" de 9% à la mi-2012. La recapitalisation devrait se faire par des prises de participation des Etats dans leur capital. La prochaine aide des Etats envers les banques se fera "via des actions", selon l'un des gouverneurs de la banque centrale européenne. Il a déclaré qu'il y avait un "large consensus" sur le sujet. Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, a jugé que pour les banques françaises, "ce sera moins d'une dizaine de milliards d'euros".
Définir le FESF. Italiens et Espagnols se trouvent en toile de fond du débat sur le "Fonds monétaire européen", le FESF. Actuellement doté de 440 milliards, ce fonds de secours est trop faible pour intervenir en cas de complication dans ces deux pays. Sa puissance pourrait être doublée voire quadruplée et son rôle élargi, d'où les divergences franco-allemandes. La France y est favorable, et voudrait même transformer le FESF en banque. Ce que l'Allemagne refuse. Berlin ne souhaite pas partager la dette des autres, et considère que donner des crédits illimités au FESF n'encouragerait pas les pays en difficulté à se serrer la ceinture. Le fonds pourrait cependant garantir une partie de la dette des pays les plus en difficulté.