Les Etats-Unis vivent à crédit depuis longtemps. Une agence de notation tire la sonnette d’alarme.
L'agence de notation Standard and Poor's a, pour la première fois de son histoire, envisagé avec pessimisme l’avenir financier des Etats-Unis, estimant lundi que la dette risque de franchir un palier irréversible.
Les Etats-Unis, incontournables mais endettés
Chargé de publier des indicateurs de la santé financière des pays, Standard and Poor's a livré son verdict pour le géant américain : les Etats-Unis conservent la note 'AAA', signe que l’on peut prêter de l’argent au pays sans craindre de perdre sa mise.
Mais "parce que les Etats-Unis ont (...) ce que nous considérons comme des déficits budgétaires très importants et un niveau d'endettement gouvernemental en hausse, et parce que le chemin pour traiter (ces problèmes) n'est pas clair, nous avons révisé notre perspective sur la note à long terme de 'stable' à 'négative'", a ajouté l’agence de notation. Traduction : les déficits continuent de s’aggraver sans que les élus américains ne prévoient un moyen d’en sortir.
L’administration Obama bloquée par les républicains
C'est un nouveau coup de semonce pour Washington, une semaine après un inhabituel rappel à l'ordre du FMI, qui avait noté que "les Etats-Unis se démarquent comme étant la seule grande économie avancée" à ne pas avoir l’intention de "rééquilibrer [son] budget" cette année, alors qu'ils devraient afficher en 2011 le déficit budgétaire le plus élevé du monde. Conséquence, le pays continue d’emprunter sans parvenir à définir un plan d’austérité, alors qu’une bonne partie des ménages américains vivent déjà à crédit.
Si les finances du géant américain inquiètent, c’est parce que la direction économique du pays n’est pas claire : depuis les dernières élections de mi-mandat, le président Barack Obama a besoin du vote de l’opposition pour faire passer les lois les plus importantes et notamment celle sur la réduction du déficit.
Ménages et état fédéral endettés, pas de plan de sortie de crise : autant d’ingrédients qui justifient les craintes. Les marchés financiers ne s’y sont pas trompés, Wall Street a fini la journée en baisse de 1,14%. L’autre géant mondial, la Chine, affiche de son côté des excédents gigantesques et prête chaque année un peu plus d’argent à l’Oncle Sam.