La rumeur. La famille Peugeot est prête à céder le contrôle de PSA Peugeot Citroën si elle parvient à convaincre l'Américain General Motors (GM), deuxième actionnaire à hauteur de 7%, de renforcer l'alliance entre les deux groupes et d'injecter de nouveaux fonds, assure l'agence Reuters vendredi, citant plusieurs sources proches du dossier.
Pourquoi la famille Peugeot ferait ça ? "GM est confronté au même problème de surcapacité de production avec sa filiale européenne Opel, et c'est pour cette raison que PSA essaie de le convaincre de fusionner les deux", a indiqué une des sources, sous couvert d'anonymat. "La famille Peugeot a maintenant accepté qu'elle devra céder le contrôle, donc ce n'est plus un obstacle", a-t-elle poursuivi. En effet, la famille n'a plus trop le choix. Le groupe français espère lever, à long terme, une augmentation de capital pour grossir sa trésorerie, aujourd'hui bien moins remplie que celle de ses concurrents Renault et surtout Volkswagen. Et la famille sait qu'elle n'a pas les moyens de suivre toute seule.
"PSA devra présenter un nouveau plan industriel pour convaincre de participer à une augmentation de capital, et le seul espoir c'est GM", a indiqué une des sources. "Les dirigeants de GM sont prêts à injecter de l'argent supplémentaire s'ils peuvent contrôler l'activité, intégrer Peugeot et Opel et rationaliser la production", ajoute-t-elle.
C'est "no", répond déjà GM. "Notre position est inchangée : nous n'avons pas l'intention d'investir des fonds supplémentaires dans PSA en ce moment", a déclaré un porte-parole du constructeur américain dans un courriel à l'AFP. "Nous ne commentons pas les spéculations ou les rumeurs", a pour sa part répondu un porte-parole du groupe français.
Que représente les Peugeot au sein du groupe ? Les Peugeot détiennent actuellement 25,44% du capital de PSA et 38,07% des droits de vote. La famille a déjà laissé diluer sa participation lors de l'augmentation de capital d'un milliard d'euros organisée en mars 2012 dans le cadre de l'alliance avec General Motors, puisqu'elle détenait avant cette opération 30,96% du capital et 48,3% des droits de vote. La famille est désormais prête à tomber sous la barre des 33% des droits de vote. "Les moyens de la famille Peugeot ne sont pas illimités et il y a le principe de réalité", a ajouté une autre source.
Un échec avec le chinois Dongfeng ? PSA et la famille fondatrice du groupe automobile français se sont à nouveau tournés vers GM après avoir examiné en vain d'autres partenariats possibles, notamment avec le constructeur chinois Dongfeng, allié de PSA via une coentreprise en Chine, ont ajouté les sources. Selon elles, les discussions exploratoires ont porté sur une vente de 30% du groupe à un consortium conduit par le groupe chinois, mais n'ont pas abouti.
Qu'en pense le gouvernement ? Une source gouvernementale a dit s'attendre elle aussi à ce que PSA présente un nouveau plan de marche dans les prochains mois. Et si l'Etat n'est pas opposé "par principe" à ce que le premier constructeur français soit contrôlé par un groupe étranger, il veillera à la préservation des sites et des emplois en France, a-t-elle ajouté. Quitte, selon plusieurs sources, à prendre si nécessaire une participation dans PSA, directement ou via un véhicule public d'investissement.