Le groupe automobile PSA Peugeot Citroën veut vendre 51% de sa filiale scooters en difficulté à l'indien Mahindra & Mahindra, et prévoit 80 mises en congé pour ses salariés les plus âgés sur la base du volontariat, selon des communiqués des deux entreprises.
"Sécuriser l'avenir de Peugeot". Un "plan de redressement de l'activité" présenté mardi matin, en comité d'entreprise extraordinaire par PSA, a officialisé ce projet de partenariat au terme duquel le conglomérat indien devrait investir 15 millions d'euros et acquérir 51% du capital de Peugeot Scooters, qui emploie 488 personnes sur son site français de Mandeure (Doubs). "Ce sont autant d'opportunités pour sécuriser l'avenir de Peugeot Scooters et donner un futur industriel au site de Mandeure. Saisissons-les collectivement pour continuer à écrire notre histoire", a plaidé le directeur général de Peugeot Scooters, Frédéric Fabre, cité dans le communiqué.
Des pertes récurrentes. En guise d'explication, Peugeot a évoqué un "marché européen en très forte baisse depuis plusieurs années" et affirmé qu'un tel accord permettrait à la filiale scooters "de diversifier ses activités et d'accélérer son développement international en alliant ses points forts et ceux" de Mahindra & Mahindra. En 2013, PSA a vendu 79.000 scooters, soit 8,2% de plus qu'un an plus tôt, mais cette activité subit des pertes récurrentes depuis des années.
Pour réduire les pertes de sa filiale, Peugeot avait fermé l'an dernier une usine de moteurs pour concentrer sa production française sur son site à Mandeure. Peugeot Motocycles emploie par ailleurs quelque 300 salariés dans une coentreprise en Chine. Mi-septembre, le fabricant de scooters avait annoncé quatre semaines chômées sur son site de production d'ici la fin de l'année en raison d'un stock trop élevé.
Quel intérêt pour l'indien ? Pour Mahindra & Mahindra, qui a commencé à produire des scooters en 2008, une acquisition de Peugeot Motocycles offrirait un accès à des technologies occidentales. La société pourrait ainsi rivaliser avec son concurrent local Hero et avec le japonais Honda qui dominent le florissant marché indien des deux-roues motorisés.