Espionnage industriel, plaintes, vols de brevets. Rien ne va plus dans le monde de la dosette. Depuis quelques mois, c’est une guerre qui s’est engagée entre Nespresso, pionnier en la matière, Casino et la Maison du café qui se lancent également sur le créneau. Alors pour maintenir sa place sur le marché, chacun défend sa capsule comme s’il s’agissait d’or.
Un concept porté par Clooney
Au départ, c’est Nestlé qui a révolutionné le marché du café en lançant sa machine à capsules Nespresso en 2001. Pour se faire une place parmi les dizaines de marques déjà installées, le groupe a fait le pari de tout miser sur un concept : la dosette et une image de marque : celle de la star américaine George Clooney.
George Clooney face à John Malkovicth au paradis :
Un café qui vaut de l’or
Très vite la dosette Nepresso a connu un franc succès auprès des consommateurs. En 2009, Nestlé a enregistré un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros grâce à sa marque Nespresso. Une réussite qui n’est pas passée inaperçue chez les autres grandes marques. Deux d’entre elles, Casino et Maison du café ont décidé de se lancer sur le même créneau, mais en cassant les prix (environ 20% moins cher). Une concurrence qui n’effraie pas Nespresso. "Nous sommes les pionniers dans ce domaine, c’est normal que d’autres veuillent partager notre succès", explique en toute simplicité Julian Liew, porte-parole de Nespresso SA.
Pourtant, si Nespresso dit ne pas avoir peur, la société a tout de même pris la peine de protéger ses dosettes par 1.700 brevets, selon France Info. "Si jamais ils touchent à nos brevets, on défendra notre propriété intellectuelle", avait prévenu le directeur de Nespresso France. Et c’est ce qu’elle a fait. Le 15 juin dernier, Nestlé a annoncé avoir porté plainte contre le groupe américain Sara Lee - qui possède entre autres la marque Maison du café - qu'il accuse d'avoir violé des brevets sur ses systèmes Nespresso. Le 24 juin, Nestlé a également porté plainte contre Ethical Coffee Company, fournisseur de dosettes pour Casino, sur le même motif.
Mais la bataille ne s’arrête pas là. Pas plus tard que le 19 juillet, la société suisse Ethical Coffee Company (ECC) a, elle aussi, porté plainte contre X pour "espionnage industriel". Selon le patron d'Ethical Coffe Company le géant helvétique de l'alimentaire Nestlé se serait procuré des dosettes biodégradables de son concurrent alors qu'elles n'étaient pas encore commercialisées.
La fin du monopole
Bien que Nestlé tente de défendre sa "propriété intellectuelle", son monopole de la dosette est bel et bien terminé. Selon le journal suisse Sonntagszeitung, quelque 20 millions de dosettes d'ECC (Casino) ont déjà été vendues et 4 milliards ont été commandées. Cette guerre de la dosette - loin d’être terminée - profite au moins au consommateur qui voit des capsules à prix plus intéressant arriver dans les rayons des supermarchés, mais qui voit aussi les marques redoubler de créativité pour tenter de trouver LE prochain concept révolutionnaire.