L'INFO. C'est terminé pour Petroplus. Les deux offres de reprise de la raffinerie (470 salariés) de Petit-Couronne, en Seine-Maritime, ont été rejetées, a indiqué mardi l'avocat du comité d'entreprise. Le tribunal de commerce de Rouen examinait mardi les deux dossiers déposés le 2 avril, celui du Panaméen NetOil, en lice depuis juillet 2012, et celui du Libyen Murzuq Oil, apparu ces dernières semaines. La direction du groupe a confirmé que le rejet des deux offres entraîne la cessation définitive de l'activité sur le site. La procédure de licenciement collectif des salariés sera déclenchée "dans les jours prochains", a-t-elle précisé dans un communiqué. Après avoir repoussé huit fois la date de limite de dépôt des offres, la justice avait fixé ce mardi comme date-butoir pour l'arrêt définitif de la raffinerie.
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Pourquoi les offres n'ont pas été retenues? "Malheureusement, les repreneurs n'ont pas été en mesure de lever l'ensemble des ambiguïtés, l'ensemble des doutes qui résidaient dans leurs offres. En conséquence, le tribunal n'a pu que rejeter les offres qui nous étaient présentées", a déclaré l'avocat du comité d'entreprise, Me Jean-Marie Valentin, en guise d'explication. "On a eu une audience très riche mais clairement les repreneurs n'étaient pas au rendez-vous", a-t-il renchéri. "Les 500 millions d'euros que nous apportons ne sont pas suffisants", aurait également déclaré un peu plus tôt le représentant du groupe libyen Murzuq Oil, d'après les propos rapportés par 'France Bleu'. "Je rentre chez moi en Libye, je suis déçu", a ensuite affirmé à la presse Mabrouck Jomode Elie Getty, patron de Murzuq Oil. "On a respecté les choses de A à Z, on nous demandait d'avoir de l'argent, du pétrole et l'avenir pour les salariés, je ne peux pas faire plus", a-t-il souligné.
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Et pour la suite ? Le comité d'entreprise va être convoqué prochainement pour statuer sur un plan social pour les employés concernés. Lorsque la raffinerie fermera, une centaine de salariés de Petroplus pourraient être reclassés dans l'industrie pétrolière, principalement dans la vallée de la Seine où fonctionnent deux autres raffineries, l'une exploitée par Total et l'autre par ExxonMobil. "On a été exemplaires et responsables pendant ces 18 mois de lutte, il n'y a pas eu de violences et il n'y en aura pas, parce que les mecs sont usés", a indiqué un salarié, Denis Colange, 57 ans, interrogé avant le jugement sur les conséquences d'une décision négative du tribunal.
Le gouvernement "prend acte" du rejet des deux offres, ont indiqué mardi les ministres du Redressement productif Arnaud Montebourg et de l'Emploi Michel Sapin, en promettant d’œuvrer au reclassement des 470 salariés. Le directeur de la raffinerie Philippe Billant a indiqué, pour sa part, qu'un "liquidateur a été nommé. Il vendra les actifs isolés". Selon lui, il est encore trop tôt pour déterminer l'avenir du site qui pourrait être déconstruit ou transformé.
"Nationalisation !" Quelques cris de "nationalisation" ont fusé dans la foule après l'annonce. Selon Jean-Luc Broutet de la CGT "la responsabilité aujourd'hui est du côté du gouvernement". "Si on veut assurer l'avenir du raffinage dans notre pays, assurer l'indépendance énergétique, on demande au gouvernement de nationaliser le raffinage en France", a-t-il réclamé après l'annonce de la décision. Guillaume Bachelay, le député PS de Seine-Maritime, a pour sa part déclaré: "c'était aux repreneurs de faire la preuve de leur sérieux. Hélas, ils n'en ont pas apporté les garanties". "Cette décision est un crève-cœur", a-t-il conclu.
Ouverte en 1929, la raffinerie avait déposé son bilan le 24 janvier 2012 à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse. Sa liquidation avait été prononcée en octobre par le tribunal de commerce de Rouen qui avait toutefois autorisé la poursuite de l'activité jusqu'au 16 avril.