Vous ne savez-pas où placer vos économies ? La bourse et l'immobilier vous font peur ? Achetez une montre ! Un placement dans l'horlogerie peut en effet se révéler bien plus sûr et rentable. Les montres de qualité restent moins chères qu'une maison. Les matériaux, fins et solides, et le savoir-faire que nécessitent leurs fabrications peuvent aussi en faire un produit à la valeur presque inaltérable, contrairement aux fluctuantes actions boursières. La seule condition : savoir bien les choisir. Car en la matière, il s'agit de ne pas se tromper de modèle… ni de timing.
>> À l'occasion du Salon des belles montres, qui se tient à Paris du 21 au 23 novembre, Europe1 vous initie à ce placement d'un genre particulier.
Trois sortes de montres. Pour Etienne Leménager, expert du secteur chez Antiquorum, contacté par Europe1, il y a trois sortes de montres. "La plupart des montres modernes ne constituent pas un placement sûr. Vous les revendrez avec une décote importante, de 50% en moyenne. Seules quatre ou cinq grandes marques représentent des placements sûrs. Leurs prix, dans les cinq ans qui viennent, varieront peu, voire augmenteront légèrement", détaille le spécialiste. Et d'enchaîner : "puis vous avez les montres de collections, qui ont 10, 20, 30 ans voire plus, qui peuvent être un investissement intéressant".
Quand 700 euros se transforment en 35.000. Effectivement, les heureux détenteurs de vieilles montrent peuvent parfois faire des profits faramineux. Comme le racontait le Mondeil y a deux ans, "une Rolex Chronographe Daytona, qui s'achetait neuve 4.600 francs (700 euros) en 1980 se négocie aujourd'hui aux alentours de 35.000 euros, selon son état". Les prix peuvent en effet être valorisés de 200 à 300%, selon les modèles et les époques.
Franck Michelsen, distributeur de Rolex islandais, cité par le quotidien du soir, racontait même comment la montre est devenue une arme anticrise pendant la crise financière de 2008, qui a fortement touché l'Islande. Cette année-là, ses ventes ont bondi. "Les clients veulent quelque chose qu'ils peuvent tenir en main. Ils ne font pas confiance aux chiffres sur leurs ordinateurs parce qu'ils ont déjà vu ces chiffres s'envoler en fumée", notait le revendeur.
Acheter une montre, question de timing. Mais il ne faut pas faire son choix à la légère. Dans ce secteur aussi, le vent peut tourner autant que les aiguilles de l'horloge. "C'est une question de mode, les prix peuvent beaucoup varier d'une décennie à l'autre", prévient Etienne Leménager. "Ceux qui ont acheté aux débuts des années 2000 une montre Vintage des années 40 ne rentrent pas forcément dans leurs frais aujourd'hui. Une vieille Calatrava, par exemple, coûtait 15.000 euros il y a 10 ans, et 9.000 aujourd'hui. Et en même temps, cela reste une très belle montre. Donc son prix va remonter un jour. Cela dépend des modes", insiste l'expert.
Et pour bien faire son choix, le tout est de bien se faire conseiller. "C'est un marché de spécialistes, ce n'est pas votre banquier qui va vous conseiller. Internet est aussi un outil extraordinaire, mais il faut se méfier, on voit de tout. Le mieux reste d'aller sur les sites de ventes aux enchères d'horlogerie. Et il ne faut pas hésiter à aller voir plusieurs experts", conclut Etienne Leménager.