Une semaine après Standard and Poor's et deux semaines après Fitch, c'est au tour de Moody's de s'en prendre à la note de l'Espagne. L'agence de notation américaine, qui a mis "sous surveillance" le AAA de la France, a décidé de baisser de deux crans la note de solvabilité de ce pays européen. Elle a également indiqué que celle-ci risquait d'être encore abaissée à moyen terme.
Les obligations d'Etat espagnoles à long terme sont reléguées de Aa2 à A1, la cinquième note sur l'échelle de Moody's. "L'Espagne continue d'être vulnérable aux tensions sur les marchés", justifie l'agence.
Sa croissance économique est également responsable. Elle ne devrait atteindre que "1% au mieux" en 2012 (et non 1,8% comme prévu), ce qui "rendra encore plus difficile la réalisation des objectifs budgétaires ambitieux" du pays. L'agence s'inquiète en particulier de la capacité des collectivités régionales indépendantes à atteindre leurs objectifs.
Maintien de la "perspective négative"
Moody's a aussi maintenu la "perspective négative" qu'elle attribue à la note du pays. Cela "reflète les risques que fait peser sur le pays une éventuelle aggravation de la crise de la zone euro", insiste-t-elle. Fitch et Standard and Poor's n'avait dégradé l'Espagne que d'un cran ces quinze derniers jours.
En revanche, indique-t-elle, "la mise en oeuvre d'une politique crédible et rigoureuse de réformes budgétaires et structurelles de moyen terme, accompagnée d'une solution convaincante à la crise de la zone euro, entraînerait un retour à une perspective stable" pour la note espagnole.
L'agence britannique rappelle à ce sujet que sa décision d'abaisser la note de Madrid, suit sa sanction vis-à-vis de l'Italie (dont elle a abaissé la note de trois crans à A2 au début du mois) et sa menace agitée le 7 octobre, d'abaisser la très bonne note qu'elle attribue à la Belgique (AA1).