Suite à l’abaissement inédit de la note américaine samedi, l'inquiétude gagne la France. Pourtant, la note sur la dette française ne semble pas menacée de dégradation. "La note de la France est dans une perspective stable chez Standard and Poor's et je ne ferai aucune autre spéculation là-dessus", a affirmé Jean-Michel Six, l'économiste en chef pour l'Europe de l'agence de notation, dimanche sur France Info.
Pour autant, les répercussions sur l'économie française pourraient être bien réelles. Pour l’économiste Nicolas Bouzou, interrogé par Europe 1, "la situation est très grave et pas seulement pour les Etats-Unis". D’après lui, toutefois, "les Etats-Unis ne sont pas au bord du défaut de paiement" et "on ne peut pas comparer les Etats-Unis à la Grèce".
Eviter un "effet boule de neige"
"Il faut absolument montrer que l’on est capable de réduire notre endettement public, nous aussi", a insisté l’économiste. "Si on ne le fait pas, on peut faire face à une augmentation des taux d’intérêts", y compris pour l’Etat français. "Cela augmenterait le budget de l’Etat et on aurait un effet boule de neige (...) qui aggraverait les problèmes de déficit et de dette publique", a-t-il mis en garde. Selon l'économiste, "il faut montrer dès maintenant, dès le budget 2012, que l’on est capable de se désendetter".
"La France sera au rendez-vous de la réduction de son déficit"
Pour la ministre du Budget Valérie Pécresse, interrogée sur Europe 1, "ce qui se passe aux Etats-Unis montre une seule chose : tous les Etats aujourd’hui sont confrontés à la nécessité de conforter leur croissance mais aussi de redresser leurs comptes publics", a souligné la ministre.
Et selon elle, "la France, qui s’est engagée très tôt dans cette logique de redressement des comptes publics, est déterminée à poursuivre cet engagement". "La France sera au rendez-vous du redressement des comptes et au rendez vous de la réduction de son déficit cette année et l’année prochaine", a martelé la ministre. "C'est la crédibilité et la solidité de la France qui sont en jeu", a encore fait valoir la ministre.
Dans un contexte de crise de la dette en zone euro, de craintes de ralentissement économique mondial et avec la présidentielle de 2012 en vue, la préparation du budget de rentrée s'annonce donc particulièrement délicate pour le gouvernement.