C'est ce qu'on appelle l'effet papillon. Ou quand des inondations en Thaïlande cet été provoquent une pénurie d'ordinateurs plusieurs mois plus tard dans les rayons de nos magasins.
En quelques semaines, le prix des disques durs a ainsi explosé, passant par exemple de 50 à 150 euros pour un disque d'un téra-octets (1.000 giga-octets). "Aujourd'hui, nos distributeurs n'arrivent plus à nous livrer les quantités souhaitées", confirme Stéphane Lenormand, responsable achat pour Surcouf. Du coup, les prix de certains disques durs externes ont presque doublé, ceux des disques durs externes triplé.
Les ordinateurs touchés
Autre conséquence de ce manque de matériel : les ordinateurs commencent à leur tour à en souffrir. Les premiers à avoir été touchés sont les PC que l'on peut monter soi-même. Pour les ordinateurs portables, la hausse devrait intervenir très bientôt.
HP, Acer, Dell, Apple et les autres constructeurs ont en effet déjà annoncé qu'ils subissaient de plein fouet la pénurie de systèmes de stockage. "Les prix des ordinateurs portables en janvier seront supérieurs de 50 à 100 euros par rapport à aujourd'hui sur une gamme de prix allant de 300 à 1.000 euros", prévoit ainsi Stéphane Lenormand.
Inondations en Thaïlande et tsunami au Japon
Cette hausse de prix devrait durer encore plusieurs mois car elle est liée aux inondations qui ont touché la Thaïlande. Le fabricant Western Digital, qui représente à tout seul 30% du marché mondial des disques durs, concentre près de 60% de sa production dans ce pays. D'après le cabinet IHS, ce sont près de 28% de disques durs en moins au niveau mondial qui sortiront des usines au quatrième trimestre de cette année.
Les inondations en Thaïlande se sont aussi combinées avec le tsunami au Japon pour gripper toute la chaîne de production. Car dans les ordinateurs, il y a aussi entre 5 et 50% des composants qui proviennent de l'Archipel nippon. Une autre étude d'IHS estime que les fabricants de PC vont être contraints de produire près de 4 millions de machines en moins au premier semestre 2012 à cause du manque de matériel permettant de stocker les données.
Retour à la normale au deuxième semestre 2012
Pour les clients, les affaires ne risquent pas de s'arranger tout de suite. Le temps que la production revienne à la normale et que les stocks se reconstituent, les professionnels du secteur s'attendent à un retour à la normale à partir de juillet prochain.
A moins que les prix ne se stabilisent d'ici là avec l'effondrement de la demande. "On a déjà une baisse des ventes. Le client a tendance à ressortir son vieux disque dur", souffle Stéphane Lenormand.
D'autant qu'il existe désormais des solutions de substitution. Les consommateurs pourraient se tourner vers des mémoires flash de type SSD qui peuvent contenir moins de données mais sont souvent plus rapides. Le seul problème, c'est qu'elles restent encore chères à capacité comparable par rapport aux disques durs. Mais leur prix devient de plus en plus compétitif.
Les clients pourraient également se laisser tenter par des solutions passant par le cloud. L'informatique dans les nuages se développe en effet très rapidement et particuliers comme entreprises stockent de plus en plus leurs données via Internet.