8 euros. C'est finalement le montant de la prime sur les dividendes que toucheront cette année les salariés de Securitas, au lieu des 3,50 euros annoncés au départ. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a qualifié cette annonce de "plaisanterie de mauvais goût".
Une "stricte application de la loi"
La filiale française du groupe suédois de sécurité Securitas avait annoncé qu'elle allait "redistribuer tout ou partie" du profit de 150.000 euros à ses "20.000" salariés, soit "un montant de prime compris entre 3,50 et 7,50 euros". "Je ne sais pas si c'est une plaisanterie dans cette entreprise, mais si c'est une plaisanterie elle est de mauvais goût", a affirmé Xavier Bertrand. Pour le ministre, le versement d'une prime d'un tel montant "ne respecte ni la loi, ni l'esprit de la loi". "Il ne faut pas afficher du mépris pour les salariés avec une prime à 3,5 euros", a-t-il lancé.
"Ca fait en effet une somme qui est en effet dérisoire"
Pourtant Securitas dit respecter strictement la loi, même si le résultat est absurde. "Nous avons augmenté le dividende de 150.000 et la loi nous oblige à les répartir entre les salariés et l'entreprise. Vu qu'on a 20.000 salariés, 150.000 euros divisés par 20.000, ça fait en effet une somme qui est en effet dérisoire. C'est là qu'on arrive à ces sommes de quelques euros, qui sont, je l'admets, limite insultantes pour tout le monde mais c'est la loi. On essaie de l'appliquer au mieux", se défend Michel Mathieu, le PDG de Securitas sur Europe 1.
Xavier Bertrand et le patron de Securitas ont fini par se joindre au téléphone pendant quelques minutes. Ils se sont donné rendez-vous lundi pour discuter de "l'esprit de la loi".
Le ministre a rappelé que le gouvernement avait tenu à ce que les salariés des entreprises ayant augmenté leurs dividendes puissent toucher la prime dès 2011 mais que le montant de cette prime sera plus important en année pleine l'an prochain. Selon lui, les montants varient selon les entreprises. "Pour certaines c'est 150 euros, d'autres 200, d'autres 600. Mais entre nous c'est mieux que rien. S'il n'y avait pas eu cette loi, on ne toucherait rien du tout", a fait valoir Xavier Bertrand.