Très attendu par les retraités, Manuel Valls leur a adressé un message direct lors de son discours de politique générale, mardi. Il leur a promis une prime exceptionnelle pour compenser la non-revalorisation des pensions en-dessous de 1.200 euros par mois. Mais aussi une revalorisation du minimum vieillesse.
Le détail des annonces. Le minimum vieillesse, qui concerne près de 600.000 personnes, sera revalorisé à 800 euros, contre 792 euros actuellement. Quant à la prime exceptionnelle pour les pensions inférieures à 1.200 euros, elle va concerne plus de 6 millions de retraités. Un peu plus tard sur TF1, le Premier ministre a annoncé que le montant de cette prime serait de 40 euros. Au totel, ces coups de pouce pour les personnes âgées modestes coûteront environ 250 millions d'euros à l'Etat, selon le chef du gouvernement. La prime de 40 euros sera versée en une fois, en janvier-février 2015, a précisé une source gouvernementale.
"Préserver leur pouvoir d'achat". "Ce montant forfaitaire de 40 euros, on verra comment il va s'appliquer dans le détail, ce n'est pas grand chose 40 euros, mais cela permet de maintenir les petites retraites au niveau du coût de la vie. Cela permet de ne pas voir les petites retraites baisser, conformément à l'engagement que j'avais pris", a fait valoir Manuel Valls, en confirmant la hausse du minimum vieillesse de "96 euros par an". "Encore une fois, il ne s'agit pas de dire que c'est extraordinaire, il s'agit uniquement de dire que par dignité vis-à-vis de ces retraités nous préservons leur pouvoir d'achat par cette prime et par cette augmentation", a-t-il dit. Quant aux 250 millions d'euros que coûteront ces mesures, "nous les financerons par des économies", a promis le Premier ministre.
La fin d'un imbroglio. Manuel Valls a ainsi refermé un dossier sensible : en avril 2014, il s'était engagé à revaloriser les pensions inférieures à 1.200 euros par mois. Sauf qu'entre-temps l'inflation a chuté : sans hausse des prix, un coup de pouce aux petites retraites était moins justifié. Surtout dans un contexte de creusement des déficits. Mi-septembre, le gouvernement a donc tiré un trait sur cette revalorisation et déçu les retraités. Face à l'émoi provoqué, il avait néanmoins commencé à faire marche arrière. Dès dimanche, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen annonçait "un coup de pouce". Valls en a dévoilé le contenu, ce sera une prime.