Après trois années de hausse continue des loyers, Cécile Duflot veut enrayer la spirale infernale. Interviewée jeudi matin dans Les Echos, la ministre du Logement a présenté ses priorités pour alléger le poids du logement dans le budget des familles. En voici l'essentiel.
• Freiner la hausse de l'immobilier. Premier objectif affiché de la ministre : mettre un terme à "la hausse artificielle" des prix de l'immobilier depuis 2008. Selon elle, l'explosion des prix de l'immobilier en France est un cas "unique en Europe".
Il faut dire que, selon l'Insee, après une légère baisse début 2009, les prix sont repartis à la hausse : en trois ans, ils ont grimpé de 13 % en métropole ! Sans même évoquer le cas -extrême- de la capitale, où les prix ont grimpé de 40 % sur la même période.
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"Je ne veux pas de nouvelles bulles spéculatives, ma priorité est de relancer le secteur de la construction (...) avec l'objectif clair d'une baisse des prix de l'immobilier, du foncier et des loyers", explique-t-elle.
• Faire baisser le montant des loyers. Cécile Duflot a également présenté son dispositif pour l'investissement locatif, entré en vigueur le 1er janvier. Ce mécanisme doit, selon elle, profiter avant tout aux locataires, puisqu'il imposera des loyers inférieurs de 20 % aux prix du marché, en échange d'une réduction d'impôt sur le revenu de 18 % "pour l'acquisition ou la construction d'un logement neuf en zone tendue". En contrepartie, le bien devra rester en location pendant au moins neuf ans et être proposé à des locataires sous plafond de ressources.
• Les réquisitions prennent du retard. L'autre grand dossier de la ministre, les réquisitions de logements vacants, tarde lui à être mis en œuvre. " Le délai entre l'envoi du premier courrier en recommandé qui avertit le propriétaire de la volonté de l'Etat de réquisitionner et l'ouverture du bâtiment est au maximum de 4 à 5 mois", expliquait la ministre la semaine dernière. Conséquence, les procédures ne devraient pas s'achever avant la fin de l'hiver.
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Jean-Baptiste Eyraud, président de l'association Droit au Logement, a d'ailleurs dénoncé jeudi sur Europe 1 ces retards. "Nous aimerions que la ministre nous explique pourquoi on a choisi la procédure la moins rapide pour mener les réquisitions. L'Insee a annoncé 122.000 logements vacants à Paris en 2011, soit 10 % des logements. Cette rétention est inacceptable", s'indigne-t-il.