Les prix dans la zone euro ont baissé de 0,2% en décembre 2014, selon Eurostat. Et ce n'est pas une bonne nouvelle.
Les prix ont baissé de 0,2% en décembre dans la zone euro, selon une première estimation publiée mercredi par l'office européen de statistiques Eurostat. Et, contrairement aux apparences, ce n'est pas une bonne nouvelle : la dernière fois que les prix ont reculé dans le zone euro, c'était en octobre 2009, lors des prémisses de la crise de la dette dans la zone euro. Si cette tendance se confirme en janvier 2014, l'Europe entrerait officiellement en déflation et aurait encore plus de mal à relancer son économie.
Comment expliquer cette baisse des prix ? Eurostat l'explique par le recul des prix de l'énergie, le baril de pétrole venant même de passer sous la barre très symbolique des 50 dollars. Les prix de l'énergie ont chuté de 6,3% en décembre, après un recul de 2,6% en novembre, alors que partout ailleurs les prix sont restés stables, hormis dans les services. Résultat, malgré l'hiver, les Européens dépensent moins pour se chauffer. Mais l'évolution des prix de l'énergie n'est pas la seule explication à cette baisse des prix de 0,2%.
Car si les économistes de l'institution européenne n'avaient pas prévu une telle chute des tarifs de l'énergie, ils prévoyaient quand même un repli des prix, de l'ordre de -0,1%. Ce qui signifie que l'économie de la zone euro stagne, malgré les discours européens appelant à une politique de reprise.
L'ombre de la déflation ressurgit. Si les consommateurs peuvent y voir une bonne nouvelle pour leur portefeuille, ce ne sera malheureusement qu'à court terme. Car si les prix continuent de baisser en janvier 2014, la zone euro entrerait officiellement en période de déflation. Or, ce phénomène est redouté par les économistes, car il s'agit d'un cercle vicieux de baisse des prix, de la production, des salaires et de la consommation, qui empêche l'économie de redémarrer : chacun s'attendant à une baisse des prix, tout le monde attend avant d'acheter ou d'investir. Ce qui, en outre, renchérit le coût de l'argent et des crédits, ce qui est embarrassant pour des pays endettés comme ceux du Vieux continent.
La zone euro avait d'ailleurs déjà enregistré une alerte en août 2013, lorsque les prix avaient déjà reculé de 0,3%, avant de repartir à la hausse ensuite. De nombreux économistes avaient alors tiré la sonnette d'alarme et invité la Banque centrale européenne (BCE) à agir. D'autant que cette dernière a pour objectif de maintenir le taux d'inflation sous les 2% mais si possible au-dessus de 1,5%.
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