"On a eu le sentiment de vivre un moment très important", a confié Christine Lagarde sur Europe 1 lundi matin. Elle a participé comme ses 26 homologues européens à la réunion des ministres des Finances de l’Union Européenne qui a duré une bonne partie de la nuit de dimanche à lundi et à l’issue de laquelle ils ont annoncé la mise en place d'un plan de stabilisation de 750 milliards d'euros en collaboration avec le Fonds monétaire international. "Les Européens ont décidé de faire front et on a décidé ensemble de mettre un montant très significatif", a-t-elle commenté.
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"Je crois que ce qui sera important sera le signal donné coordonné par la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international, le G7 et le G20. C’est clairement une coordination comme on n’en avait jamais vu pour indiquer de manière concertée que la musique s’arrête et l’euro résiste", s’est réjouie Christine Lagarde après onze heures de tractations.
"Les discussions ont été difficiles, parce que ce sont des problèmes juridiques pas simples", a expliqué la ministre française des Finances. Mais "l’union fait la force", a-t-elle assuré. "Et on s’est tous mis d’accord pour un mécanisme qui rassemble tous les pays membres de la zone euro sur un même instrument", a-t-elle rappelé. "Je suis convaincue que le mécanisme va fonctionner", a-t-elle assuré.
Hommage au duo Sarkozy-Merkel
"Ce qui a été vraiment déterminant, c’est l’action du président de la République avec la chancelière allemande. Ensuite, il a fallu organiser la structure de l’accord, là ce n’a pas été particulièrement simple. (…) Il y avait des pays qui n’avaient pas envie de participer. Un pays comme la Grande-Bretagne a dit de manière très claire qu’il n’était pas prêt à soutenir une autre monnaie que la sienne probablement", a raconté Christine Lagarde au micro de Marc-Olivier Fogiel.
"J’en sors un peu fatiguée. Mais on a le sentiment d’avoir passé une grosse étape et d’avoir vraiment serré les rangs pour sauver l’euro", a révélé la ministre des Finances. "C’est vraiment exactement dans l’esprit des Pères fondateurs de l’Europe. Le bébé, il n’est pas parfait. On avance de crises en crises. Il est conçu, il avance, il se transforme,… mais c’est un peu ça l’aventure européenne", a-t-elle conclu.