L'annonce du Premier ministre grec, Georges Papandreou, de soumettre à référendum le plan de sauvetage européen a largement surpris. Si bien que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, ont décidé d'organiser deux réunions, à Cannes, à la veille d'un G20 qui devrait être bouleversé par cette annonce surprise. Car même si la Grèce ne fait pas partie du club, elle sera malgré tout présente à Cannes.
Dès mardi, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont haussé le ton dans l'espoir de faire appliquer le plan de sauvetage de la Grèce, adopté à l'arraché, le 26 octobre dernier, après une longue nuit de négociations. Le tandem franco-allemand s'est d'ores et déjà dit "déterminé" à faire appliquer le plan de sauvetage de la zone euro.
Deux rencontres en marge du sommet
Dans cette optique, les deux dirigeants vont rencontrer, mercredi, à Cannes les représentants des institutions européennes et du FMI et, séparément, les responsables grecs. Deux réunions sont prévues, l'une à 17h30 avec les dirigeants européens et du FMI, la seconde à 20h30 avec Georges Papandréou.
Le but de ces rencontres : adresser un message claire mais brutal au Premier ministre grec. "Il a le droit de faire un référendum, mais avant Noël et uniquement pour poser la question de l'appartenance à la zone euro", a commenté une source proche du gouvernement français, "et s'ils disent 'non', eh bien qu'ils en sortent".
De quoi éclipser la rencontre entre Nicolas Sarkozy et son homologue chinois Hu Jintao, prévue à 19h00, comme celle entre Barack Obama et le chef de l'Etat français, prévue vendredi pour marquer la fin de la guerre en Libye. Autre bouleversement du calendrier, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, a annulé sa participation à une conférence sur l'Afghanistan à Istanbul mercredi.
Un sommet qui s'annonçait serein
L'annonce explosive de Georges Papandréou rebat les cartes du G20, dont la stratégie avait été soigneusement préparée. La zone euro avait promis d'arriver avec une solution crédible pour endiguer la crise de la dette, qui menace l'économie mondiale. Le 15 octobre dernier, un communiqué de la réunion ministérielle du G20 le promettait noir sur blanc : la principale attente du G20 était "un plan global afin d'apporter une riposte énergique aux défis actuels".
Avec l'accord trouvé à Bruxelles dimanche, les Européens pensaient donc avoir rempli leur part du contrat. Les partenaire de l'UE, notamment la Chine, étaient prêts à participer à l'effort mondial par un coup de pouce, voire une aide financière plus directe. Le coup de théâtre grec va bouleverser le climat du sommet, qui s'annonçait relativement serein.
Le référendum grec embarrasse également Nicolas Sarkozy, qui entendait voir couronner son année de présidence du G20 en arrivant à Cannes avec la solution à la crise de la zone euro. Il y a cinq jours seulement, il se félicitait à la télévision de l'accord sur le sauvetage de la Grèce. Moins d'une semaine après, tout est à refaire.