Alors que Moody's vient de dégrader la note des CHU (centres hospitaliers universitaires) français en raison de la "détérioration rapide de [leur] situation financière", les hôpitaux pourraient voir la donne changer. Le gouvernement étudierait en effet la possibilité d'attribuer aux hôpitaux une partie des fonds levés grâce au grand emprunt et qui n'ont pas encore été utilisés.
En 2010, la France avait levé 35 milliards d'euros. L'objectif de Nicolas Sarkozy était alors d'investir massivement dans l'innovation, l'énergie mais aussi la santé pour relancer la croissance.
10 milliards d'euros pas encore utilisés
Deux ans plus tard, la totalité des fonds n'a pas encore été allouée. Le gouvernement socialiste envisagerait donc de puiser dans les 10 milliards d'euros restant pour des projets de modernisation informatique ou d'innovation thérapeutique, croit savoir le quotidien économique Les Echos.
L'endettement des hôpitaux a fortement augmenté et leur situation financière est d'autant plus difficile que les banques rechignent désormais à leur prêter de l'argent. Plusieurs chantiers sont à l'arrêt et des achats de matériels médicaux sont reportés, écrivent Les Echos.
Aider les hôpitaux à financer leurs projets
Un rapport du Sénat publié récemment souhaite même que le grand emprunt puisse permettre de financer des projets immobiliers. "Le recours à l'endettement étant de plus en plus difficile, les hôpitaux financent une grande partie de ces investissements sur leur budget de fonctionnement (...). Ce n'est pas suffisant", regrette ainsi le sénateur socialiste Jacky Le Menn.
Les Echos rappellent par ailleurs une autre décision du gouvernement Ayrault : la Sécurité sociale versera désormais aux hôpitaux l'enveloppe qui leur est allouée le 20 de chaque mois au lieu du 25. Un changement des règles de trésorerie plus symbolique que réellement nécessaire, selon le quotidien.