Après des mois de résistance, le gouvernement socialiste portugais s'est finalement résolu mercredi à adresser une demande d'aide financière à la Commission européenne. Le montant de l'aide pourrait s'élever à environ 75 milliards d'euros, selon l'estimation faite fin mars par le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker.
La pression des marchés financiers n'a cessé d'augmenter ces derniers jours sur le Portugal pour qu'il demande un plan de sauvetage, après la démission le 23 mars du Premier ministre José Socrates. Ce dernier, qui continue à gérer les affaires courantes jusqu'aux élections législatives anticipées prévues le 5 juin, a justifié cette demande d'aide par le rejet au Parlement de son nouveau programme d'austérité. Un rejet qui avait "aggravé de façon dramatique la situation financière du pays".
Dégradation de la note souveraine du Portugal
José Socrates a notamment rappelé les récentes dégradations de la note souveraine du Portugal par les principales agences financières et le renchérissement du coût des emprunts d'Etat, illustré mercredi par les taux records exigés par les investisseurs lors de la dernière émission de dette portugaise, de plus d'un milliard d'euros.
Réunion des ministres des finances à Budapest
La demande du Portugal à l'Union européenne devrait être discutée lors d'une réunion informelle des ministres des Finances européens vendredi et samedi à Budapest. Concrètement, le fonds de soutien européen devrait prêter de l’argent à Lisbonne à un taux moins élevé que celui du marché et en échange l’Europe va exiger que les Portugais se serrent la ceinture.
De son côté, le Fonds monétaire international s’est dit "prêt" à assister le Portugal.