Un aéroport flambant neuf dans sa capitale, des projets de développement de son principal port, un gouvernement démocratiquement élu : le Somaliland est l'une des futures puissance de la Corne de l'Afrique. Ce territoire, environ quatre fois plus petit que la France et situé au nord de la Somalie, a pris son indépendance dès 1991 mais n’a jamais été reconnu par la communauté internationale. Avec seulement 125 millions de dollars de budget par an, ses dirigeants tentent de le sortir de l'anonymat. Malgré cet avenir plein de promesses, le pays risque une crise humanitaire imminente.
Une économie à la peine. Principalement basé sur l’échange de chameaux avec l’Arabie Saoudite, le commerce du territoire y reste encore lié à la culture nomade de ses habitants. Les vertus stimulantes et euphorisantes du Khat, une plante dont sa population raffole, n’aidant en rien à combattre la léthargie dans laquelle se trouve son économie.
Pourtant, la république autoproclamée commence à sortir la tête de l’eau. Premier signe, l’inauguration mi-août du nouvel aéroport de sa capitale, Hargeisa, financé grâce à un investissement de dix millions d’euros venant du Koweït.
Un futur port de commerce. Ce qui pourrait surtout permettre au territoire de sortir du marasme, ce sont les potentiels investissements dont devrait jouir le port de Berbera. "Les arguments pour développer le Somaliland sont impressionnants, le port de Barbera est un enjeu crucial", confirme Jason McCue au Financial Times. Ce businessman a pour mission de rassembler les deux milliards et demi de dollars nécessaires à développer le port.
Il faut dire que tout semble réuni pour faire de Berbera un point de passage obligé de la région. A 150 kilomètres au nord-est de Hargeisa, il est l’un des rares ports du Golde d’Aden à être capable d’accueillir de gros navires. Un avantage crucial dans une zone par laquelle transite une grande partie du trafic maritime mondial.
Profitant de l’engorgement de ceux de Djibouti, de Mombasa (Kenya) et de Dar es Salaam (Tanzanie), il devrait également tirer profit de ses frontières communes avec l’Ethiopie. Le Somaliland espère à terme conquérir 30% des exportations de son voisin. Une manne qui s’élèverait à un milliard de dollars par an.
La menace de la famine. Seul problème : le pays ne dispose d’aucune banque. Jusque là, c’est Barclay’s qui injecte des liquidités au Somaliland pour faire fonctionner l’économie. Le géant de la finance devrait se retirer d’ici fin septembre. En cause : les soupçons de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Sur les quatre millions de personnes qui peuplent le territoire, ils sont environ la moitié à avoir quotidiennement besoin de ces liquidités pour survivre. Le retrait de la banque anglaise pourrait donc provoquer une nouvelle crise humanitaire dans la région.