Le calendrier scolaire coûte 3% de recettes aux stations de ski

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP
POLÉMIQUE - Tel qu'actuellement conçu, le calendrier scolaire ferait perdre 30.000 emplois et 3% de recettes par an à la montagne. 

C'est un pavé dans la mare qu'a jeté Dominique Marcel, le PDG de la Compagnie des Alpes. Vendredi, ce dernier a déploré le décalage des vacances du printemps, qui occasionne selon lui des dégâts considérables sur l'emploi. 

"Le problème du tourisme (en montagne) est que c'est une activité saisonnière" qu'il faut "rentabiliser en quatre ou cinq mois, alors que la plupart des activités se rentabilisent sur une année", a déclaré Dominique Marcel sur la radio BFM Business. "Si, comme on l'a fait depuis quelques années, on décale les vacances de printemps en mai, c'est pour nous 30.000 emplois en moins. On a fait le calcul et ça nous a fait perdre 3% de recettes ces dernières années", a-t-il ajouté. Un message alarmiste qui devrait être entendu alors que s'ouvre dans les prochaines semaines la saison de ski en France et que les chiffres du chômage tombés vendredi montrent une nouvelle augmentation du nombre de demandeurs d'emploi.

>> LIRE AUSSI - Le chômage repart à la hausse en septembre

"La compétitivité globale est atteinte". Selon Domaines skiables de France, les vacances de printemps ne représentent plus que 2% environ de l'activité, contre 5% quand les vacances ne débordaient pas sur le mois de mai. Dans ces conditions, "il y aura de moins en moins de ski de printemps", a plaidé Dominique Marcel, et "c'est non seulement des emplois directs (en moins) mais ça veut dire aussi que la compétitivité globale est atteinte", parce qu'"il faudra amortir la saison sur une période beaucoup plus réduite", "ce qui veut dire des prix plus élevés et ainsi de suite..."

Il réclame une modification du calendrier scolaire. Le PDG de Compagnie des Alpes a implicitement appelé à une modification du calendrier scolaire : "l'État peut faciliter les choses" pour aider le tourisme à se développer, "en modifiant ou en améliorant l'environnement normatif". Depuis quelques années, les vacances de Pâques débordent sur mai, l'idée d'un raccourcissement des vacances d'été est dans l'air du temps, et les professionnels du tourisme bataillent sur le calendrier scolaire. Le ministère de l'Éducation nationale avait indiqué le 16 octobre qu'il entendait recevoir prochainement les professionnels sur ce sujet, tout en faisant comprendre qu'il n'est pas question de rouvrir rapidement le dossier.