Pas d'embellie sur le front du chômage, bien au contraire. Le nombre de demandeurs d'emplois inscrits en catégorie A (c'est-à-dire sans emploi) a augmenté de 0,8% au mois de juin, soit 23.700 chômeurs de plus, dépassant les 2,9 millions en France métropolitaine, selon les chiffres de la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Il s'agit du total le plus élevé depuis août 1999.
C'est le quatorzième mois de hausse consécutif du nombre de demandeurs d'emplois, après une forte hausse enregistrée au mois de mai. Pour l'ensemble des catégories A, B (activité réduite courte) et C (activité réduite longue), la hausse est de 1,1% sur un mois.
Les licenciements économiques ralentissent
Sur un an, le nombre de chômeurs en catégorie A a augmenté de 7,8%, soit 212.900 demandeurs d'emplois supplémentaires, et de 6,9% en prenant en compte toutes les catégories. Quant au nombre de chômeurs inscrits en catégorie D (pas tenue de faire des actes positifs de recherche, en emploi), il a connu une baisse de 2,3% en juin, mais demeure en hausse d'1,8% sur un an.
Autre enseignement de ces chiffres mensuels, le nombre d'entrées à Pôle emploi pour licenciement économique a ralenti, n'augmentant que de 0,7%, contre 13,8% en avril. Ce sont les jeunes et les plus âgés qui ont été le plus touchés par le chômage. Le nombre de demandeurs d'emplois de moins de 25 ans en catégorie A a augmenté de 1,4%. La hausse est la même pour pour les personnes âgées de plus de 50 ans.
"Vigilance accrue"
Pour les chômeurs de longue durée, inscrits depuis trois ans ou plus, la hausse est de 1,1% sur un mois, et de 21,6% sur un an. Pour l'économiste Mathieu Plane, c'est le "phénomène le plus inquiétant", témoin d'une "crise durable", avec des risques de "basculement vers la pauvreté". L'ancienneté moyenne des inscrits à Pôle emploi a augmenté de 17 jours en un an, pour atteindre 468 jours.
Ces chiffres "appellent une vigilance accrue dans l'attente de la mobilisation de 80.000 contrats aidés supplémentaires au second semestre", commente le ministère du Travail. "Ils confirment également la nécessité des renforts de moyens pour Pôle emploi dans les prochaines semaines, annoncés le 2 juillet", poursuit le ministère, ajoutant : "la mobilisation du gouvernement est entière".