La barre des 10 milliards se dérobe. C'est un exercice difficile qui les attend. Lundi, la ministre de la Santé Marisol Touraine et du Budget Christian Eckert présenteront ensemble le budget de la Sécurité sociale pour 2015. IIs se présenteront après que la commission des comptes de la Sécurité sociale a dévoilé le bilan 2014. Et celui-ci, sauf surprise, devrait être décevant. En effet, l'objectif annoncé était de ramener le "trou de la Sécu" sous la barre des 10 milliards d'euros en 2014, avec en ligne de mire un rétablissement des comptes à l'équilibre pour 2017. Mais la faible inflation actuelle a réduit les recettes et limité certains efforts d'économies.
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Le retour à l'équilibre vraisemblablement repoussé. "On va donc réviser les objectifs de réduction de déficit à la baisse (...) Mais il sera plutôt stabilisé", indique une source proche du dossier. "Le retour à l'équilibre, initialement fixé à 2017, à l'évidence sera retardé d'un ou deux ans", selon cette source. Dans le plan de 50 milliards d'économies du gouvernement d'ici à 2017, 21 concernent la sécurité sociale. Cela doit reposer d'abord sur une maîtrise des dépenses d'assurance maladie, à hauteur de 10 milliards. Mais la ministre de la Santé Marisol Touraine a bataillé avec Bercy pour que les économies ne reposent pas uniquement sur la santé. Et elle devrait avoir gain de cause puisque l'objectif des dépenses d'assurance maladie devrait augmenter de 2.1% en 2015, pour se calquer sur le vieillissement de la population.
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Réduction de la prime à la naissance et des séjours en maternité raccourcis. Outre les économies sur la santé, la branche famille de la Sécurité sociale devrait être mise à contribution. Dans le viseur dès 2015 certaines prestations familiales: la réduction de la prime à la naissance à partir du deuxième enfant et un durcissement du congé parental, pourtant tout fraîchement réformé, ont été évoqués Le gouvernement devrait proposer lundi de réduire de moitié la durée maximale du congé parental pour les femmes, dans le but de favoriser l'égalité dans ce domaine, écrit samedi le journal le Parisien. Au lieu de trois ans actuellement, la période pendant laquelle une mère peut percevoir une allocation, allant jusqu'à 530 euros mensuels, serait abaissée à 18 mois au profit des pères, écrit le journal..A titre exceptionnel, le gouvernement devrait à nouveau proposer de geler les prestations familiales pour un montant de 360 millions d'euros en 2015.