Le déficit va quand même augmenter en 2014

À l'issu du Conseil des ministres sur le Budget 2014, on saura comment Bercy compte trouver les 18 milliards d'euros qu'il envisage d'économiser l'an prochain.
À l'issu du Conseil des ministres sur le Budget 2014, on saura comment Bercy compte trouver les 18 milliards d'euros qu'il envisage d'économiser l'an prochain.
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Le déficit de l’État va passer de 72 à 82 milliards… sans que l'exécutif ne trahisse ses promesses.

Le chiffre. C'est le jour J pour les Finances publiques. Les regards de tous les contribuables étaient tournés vers l'Elysée, d'où l'exécutif a annoncé mercredi le détail du projet de Budget 2014. L'ambition : réaliser un effort budgétaire de 18 milliards d'euros, à 80% financé par des réductions des dépenses de l’État. Selon Les Echos, si l'exécutif réussit à trouver cette somme, le déficit devrait se situer à environ 82 milliards d’euros l'an prochain. Un chiffre surprenant… puisque supérieur à celui attendu pour cette année, qui devrait tourner autour de 72 milliards. Or, la France s'est engagée devant Bruxelles à réduire la part du déficit public dans le PIB de 4,1% cette année à 3,6% en 2014. Comment expliquer cet écart ?

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© REUTERS

La France a-t-elle déjà perdu son pari ? Non, souligne Les Échos. En réalité, cet engagement ne prend pas en compte le programme d'investissements d'avenir que le gouvernement a récemment relancé, et qui s'élèvera à 12 milliards, selon le quotidien économique. Or, "cette charge accroît le déficit budgétaire mais pas le déficit public au sens de Maastricht, qui est la référence européenne", explique Les Échos. Une nuance qui fait que l’État a le droit de dépenser, sans compromettre ses engagements.

Quelle différence entre déficit budgétaire et public ?  Dans le cadre d'un accroissement du déficit budgétaire, non sanctionné par Bruxelles, "les montants décaissés sont re-centralisés ensuite sur le compte du Trésor " et "ils correspondent à un actif, quand il s’agit de dotations non 'consommables' ou de prêts", décrypte Les Echos. En clair, comme l'Etat doit financer ce programme par des ventes de participations de l’État dans des entreprises publiques et qu'il attend un retour sur investissement de l'argent dépensé, il ne s'agit pas à proprement parler d'un accroissement du déficit public.

C'est quoi, le programme d'investissement d'avenir ? Evoqué le 9 juillet dernier par Jean-Marc Ayrault, il servira à financer à 50% la transition énergétique et montera pleinement en puissance à partir de 2016, quand le premier plan de 35 milliards lancé sous Nicolas Sarkozy cessera de produire ses effets. Ce dernier, d'ailleurs, avait fait bondir le déficit budgétaire de 2010 au niveau record de 148,8 milliards d’euros, alors que le déficit public au sens de Maastricht n'était "que" de 136,5 milliards.

Quid de la Sécurité sociale ? Toujours selon Les Échos, le déficit de la Sécu pour 2014, qui sera dévoilé jeudi, devrait lui repasser sous les 15 milliards d'euros contre 16,3 milliards attendu pour 2013. La loi de financement de la sécurité sociale votée fin 2012 tablait sur un déficit 2013 de 11,4 milliards qui est lui aussi révisé à la hausse. La Commission des comptes de la Sécurité sociale avait estimé en juin qu'il devrait atteindre 14,3 milliards.

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