Après le départ de Silvio Berlusconi, les marchés ont montré qu'ils attendaient plus de l'Italie. Le pays, enfoncé dans la crise de la zone euro, tarde à prendre des décisions efficaces pour rassurer les places boursières. Ces dernières doutent d'ailleurs toujours de la réalité du départ du Cavaliere, qui effectue "une démission au ralenti".
Jean-Claude Junker, le président de l'Eurogroupe a tancé les Italiens en déclarant que le pays devait "non seulement annoncer des mesures mais aussi les mettre en oeuvre". Le président Giorgio Napolitano, sentant l'inquiétude se renforcer, a décidé de sortir de sa réserve mercredi en assurant que les mesures promises par son pays à l'Union européenne allaient être adoptées "d'ici quelques jours".
Une "incertitude" qui fait plonger les Bourses
Pour les marchés, "trois options" s'ouvrent à Rome pour la succession de Berlusconi. Etablir un gouvernement de centre droit, ce "qui paraît improbable" pour la banque suisse UBS, mettre un gouvernement d'union nationale "qui aurait la faveur des marchés", ou se lancer dans des élections générales, synonymes "d'inertie" et "d'incertitude". C'est cette dernière "incertitude" qui a fait plonger les Bourses mercredi.
En première ligne, Milan a clôturé sur une chute de 3,78%, tandis que Paris et Francfort abandonnaient autour de 2,2%. Wall Street a connu les mêmes déboires. Le Dow Jones a lâché 3,2%, son pire recul depuis deux mois, et le Nasdaq 3,88%.
Preuve de l'attente autour du futur gouvernement, la Bourse de Milan a bondi de 3% jeudi matin, sentant la fin de l'incertitude politique avec l'arrivée probable de Mario Monti à la tête du gouvernement. Dans ce contexte économique européen délicat, les marchés sont sensibles aux signaux forts. La nomination imminente du successeur du Premier ministre grec Georges Papandréou en est un autre.